Dossier n°4557 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Madeleine Dietz

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 22/01/1900
Date de décès : 22/01/1959
Profession : Mère de 6 enfants
    Localisation Ville : Valenciennes (59300)
    Département : Nord
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    Madeleine Dietz vivait à Valenciennes avec son mari Charles et leurs six enfants. Située dans le nord de la France, la ville s’était trouvée en zone occupée dès les premiers jours de la guerre. En mars 1944, les Dietz reçurent une lettre de leur amie Geneviève Dreyfus See, qui avait vécu à Valenciennes avant la guerre avec son mari Albert, directeur d’usine, et leurs cinq enfants. Lors de l’arrivée des Allemands, la famille s’était enfuie vers le sud, s’établissant en Dordogne où Albert effectuait divers travaux. Ils vécurent relativement tranquillement pendant près de quatre ans. Mais en février 1944, les Allemands arrêtèrent Albert Dreyfus See pour ses activités de résistance et l’internèrent au camp de Nexon, près de Limoges. Dans sa lettre, Geneviève évoquait sa détresse et celle de ses enfants qui ignoraient tout du sort de leur père; elle exprimait aussi la crainte de se voir arrêtée avec ses cinq petits. Madeleine prit conseil de son mari, pasteur protestant; ils décidèrent ensemble qu’elle irait voir ses amis et les aiderait à trouver une cachette. Laisser son mari et ses six enfants pour entreprendre un voyage de plusieurs centaines de kilomètres afin de venir en aide à une famille juive en détresse n’était pas chose facile pour Madeleine. Elle se mit pourtant en route, en mars 1944, sans savoir comment elle allait pouvoir sauver les Dreyfus See. Arrivée chez son amie Geneviève, elle se chargea d’abord de se renseigner sur le sort de son mari emprisonné. Se présentant à l’entrée du camp de Nexon avec un colis préparé par Geneviève, elle insista pour le remettre à Albert Dreyfus. Ce dernier fut hélas fusillé quelques jours plus tard. Pendant ce temps Madeleine, revenue chez Geneviève, avait réussi, avec l’aide de deux autres amies, à faire admettre les trois filles aînées du couple au pensionnat St-Cyran de Cognac. Elle les y accompagna personnellement. Ce fut un difficile et dangereux voyage, qui dura sept heures. Il fallait changer de train, or la présence des Allemands dans les gares rendait l’opération périlleuse. Marie-Claire et Norbert, les deux plus jeunes enfants qui étaient restés chez leur mère, tombèrent malades. Marie-Claire put être cachée chez des voisins mais il fallut hospitaliser Norbert. A la fin du mois de mars, alors que Geneviève était à son chevet, des Allemands se présentèrent à son domicile pour l’arrêter. Madeleine Dietz, qui se trouvait toujours chez son amie, envoya une voisine à l’hôpital pour la prévenir. Geneviève brûla ses papiers en catastrophe et, accompagnée par sa voisine, s’enfuit avec le petit Norbert à St-Cyran, où se trouvaient ses grandes filles. Elle put y rester en qualité de blanchisseuse, jusqu’à la fin de l’Occupation. La famille Dreyfus See demeura en contact avec Madeleine Dietz jusqu’à la mort de cette dernière en 1959.

    Le 12 février 1990, Yad Vashem – Institut Internationale pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Madeleine Dietz, le titre de Juste parmi les Nations. 

    La plaque de l'arbre en l'honneur de Madeleine Dietz

    Le témoignage

    Lors de l’arrivée des Allemands, la famille DREYFUS-SEE, de Valenciennes,  s’était réfugiée en Dordogne. Le père, Albert, la mère, Geneviève, aidés des cinq enfants, étaient devenus cultivateurs depuis 1940. Mais en février 44, le père est arrêté pour des activités de résistance. Il est interné au camp de Nexon.

    Geneviève écrit à l’une de ses amies de Valenciennes, Madeleine DIETZ, mariée à un pasteur protestant, et exprime sa crainte de se voir arrêter avec ses enfants. Madeleine entreprend alors le voyage de Valenciennes jusqu’en Dordogne. Elle se renseigne tout d’abord sur le sort d’Albert puis réussit à faire admettre trois des filles de la famille DREYFUS-SEE dans un pensionnat à Cognac, où les accompagne personnellement malgré le danger représenté par un voyage difficile et dangereux.

    En outre, elle parvient à faire prévenir Geneviève que les Allemands vont l’arrêter. Celle-ci peut s’enfuir et rejoindre ses filles à Cognac. 

    Documents annexes

    TémoignageTémoignage

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 11 mois.