Les Justes
Lucienne Augustine Clément De L’Epine
Année de nomination : 1990Date de naissance : 24/03/1911
Date de décès : 28/08/1995
Profession : Couturière
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Pendant l’Occupation, Lucienne Clément de l’Épine se dévoua à la tâche de sauver les enfants juifs de la déportation et de la mort. Travaillant au service de l’organisation clandestine dirigée par la WIZO de Paris, elle réussit à confier plus de 150 enfants juifs, pupilles de l’UGIF (Union Générale des Israélites de France) à des familles d’accueil après leur avoir fourni de faux papiers d’identité. Au péril de sa vie, elle allait de village en village rendre visite aux enfants cachés pour s’assurer qu’ils étaient bien traités. Arrêtée par deux fois et interrogée par les Allemands, elle réussit à les convaincre que, donnant des leçons particulières, elle avait une liste d’enfants à démarcher. Lorsque la France fut libérée, Lucienne Clément de l’Épine intervint à nouveau, cette fois pour faire remettre les enfants devenus orphelins à des organisations juives. Henri Szpilberg fût l’un des enfants qu’elle sauva. En mai 1941, son père avait été arrêté et déporté à Auschwitz où il fut assassiné. En janvier 1944, Madame Szpilberg plaça Henri dans un centre d’accueil de l’UGIF à Paris et partit se cacher sous un faux nom dans un couvent de Nogent-sur-Marne, dans la banlieue parisienne. Le garçonnet, alors âgé de six ans, reçut une fausse carte d’identité, puis Lucienne Clément de l’Épine le convoya chez une vieille dame qui vivait à Pont-de-Gennes dans la Sarthe et qui le prit en pension. Ensuite, elle vint le voir chaque mois pour s’assurer que la dame, qui était payée pour s’occuper de lui, le traitait bien. Pendant ce temps, Madame Szpilberg, toujours cachée dans son couvent, apprit que les Allemands avaient effectué une descente dans le home où elle avait laissé Henri et avaient arrêté des enfants. Sachant que la jeune femme était inquiète, Lucienne alla la voir et la rassura : Henri avait été retiré à temps du home, et était sain et sauf. La mère lui remit un pot de confiture maison pour Henri. Quelques jours plus tard, elle revint et expliqua qu’elle n’avait pu se rendre au village, la voie ferrée qui y donnait accès ayant été endommagée par des bombardements. Elle ajouta qu’elle avait donné la confiture à son fils Claude, qui avait à peu près le même âge qu’Henri. Lucienne ne s’était pas présentée sous son vrai nom mais la mère supérieure du couvent avait compris qu’il s’agissait d’une personne habitant Vincennes, risquant sa vie pour sauver des enfants qui l’auraient fort probablement oubliée avant d’atteindre l’âge adulte. Très émue lorsqu’elle l’apprit, Madame Szpilberg se jura qu’après la guerre elle retrouverait cette femme admirable qui avait sauvé son enfant. Elle tint promesse. Au terme de plusieurs années, elle entreprit, sans se lasser, une interminable, faisant littéralement du porte à porte à travers les rues de Vincennes, et finit par retrouver Lucienne Clément de l’Épine.
Le 1er mars 1990, Yad Vashem – Institut international pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Lucienne Clément de l’Épine, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse – The hidden child de 2009 | |
Carnets personnels | |
Article de presse – L’identité Vincennes de Février 1993 | |
Infos municipales |