Les Justes
Denise Vallon
Année de nomination : 1990Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Directrice de l’Institut Voltaire, enseignement privé
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
L'histoire
Denise Vallon, catholique pratiquante, et veuve sans enfant, était la directrice de l’Institut Voltaire à Paris, un établissement d’enseignement privé. Pendant les vacances, elle organisait une colonie à Raincy Villemomble, dans la grande banlieue. Sous l’Occupation, lorsque les arrestations de Juifs se multiplièrent, Denise Vallon cacha de petits groupes d’enfants dans ces deux institutions en attendant qu’il soit possible de les transférer dans un asile permanent. Né à Paris, Georges Miliband était l’aîné des quatre enfants que sa mère, veuve, élevait seule. Il avait douze ans lorsque le 14 juillet 1942, deux jours avant le déclenchement des grandes rafles, sa mère le confia à Denise Vallon. Le 17 juillet, sa mère et ses trois soeurs furent arrêtées et déportées dans les camps de l’est. Georges resta chez Denise, qui le traitait avec autant d’affection que s’il était son propre fils. Elle ne lui donna jamais l’impression qu’il était pour elle un fardeau, ne lui fit jamais sentir qu’il était différent et ne chercha jamais à le convertir. A la fin des vacances, elle le ramena chez elle à Paris et continua à l’élever comme s’il était vraiment son fils. Grâce à sa générosité et à son dévouement, Georges put fréquenter l’école et avoir une enfance normale pendant l’Occupation. A la Libération, sur les conseils de son notaire qui pensait que l’enfant devait grandir dans une ambiance juive, Georges fut envoyé – contre son gré – vivre chez un oncle qui avait survécu. Denise hébergea également Robert Frank, un enfant juif que lui avait adressé une organisation juive après l’arrestation et la déportation de ses parents. L’enfant fut inscrit dans son école; elle s’attacha à lui et finit par l’élever chez elle avec Georges. Dans leur témoignage après la guerre, Georges Miliband et Robert Frank évoquent avec émotion l’atmosphère chaleureuse de la maison de Denise Vallon et les efforts de la veuve pour consoler ces deux enfants privés de leurs parents.
Le 28 mars 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Denise Vallon, le titre de Juste parmi les Nations.