Dossier n°4648 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1990

Claire Guigue

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 01/11/1902
Date de décés : 09/10/1988
Profession : Exploitant agricole

Henri Guigue

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 17/03/1897
Date de décés : 02/01/1980
Profession : Exploitant agricole

Pierre Guigue

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 31/10/1926
Date de décés : 19/05/1995
Profession : Exploitant agricole

Localisation Ville : Vaison-la-Romaine (84110)
Département : Vaucluse
Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

Claire Guigue en 1944
 

Henri Guigue en 1940
Meyer Séferis avait quitté la Lituanie avec sa femme et ses trois filles bien avant le début de la Seconde guerre mondiale et était venu vivre à Paris, où il devint propriétaire d’une fabrique de brosses. Mme Séferis et ses enfants s’enfuirent de la capitale lors des grandes rafles de juillet 1942 et arrivèrent à Marseille. Meyer, qui partait les rejoindre, fut arrêté au moment où il tentait de franchir la ligne de démarcation. Il fut assigné à résidence à Uzerche, en Corrèze. Voyant que les Juifs qui avaient été rassemblés dans la localité étaient petit à petit arrêtés et déportés vers les camps de l’Est, il fit appel à Henri Guigue, avec lequel il était en relations d’affaires. Guigue, exploitant agricole à Vaison-la-Romaine, dans le Vaucluse, réussit à obtenir du maire de la ville une réquisition, afin que Séferis soit autorisé à quitter Uzerche pour travailler à la ferme des Guigue. Lorsque, en novembre 1942, les Allemands firent leur entrée à Marseille, Mme Séferis s’enfuit une nouvelle fois et vint se réfugier avec ses filles chez Henri Guigue et sa femme Claire. Accueillis avec chaleur par le couple et son fils Pierre, les Séferis restèrent cachés à la ferme jusqu’à la fin du mois d’août 1944. Quand le danger s’intensifiait du fait d’une vague d’arrestations dans la région, ils partaient se réfugier dans une maison abandonnée hors de la ville. Lorsque leurs économies furent épuisées, Henri Guigue procura de faux papiers à Paulette, l’aînée des filles, âgée de vingt ans, et lui trouva un emploi de secrétaire dans une usine. Elle y travailla jusqu’à la Libération. Tout au long de cette période, les trois membres de la famille Guigue prodiguèrent réconfort, conseils et assistance aux Séféris, toujours hébergés sous leur toit.

Le 20 juin 1990, Yad Vashem a décerné à Henri Guigue, son épouse Claire et son fils Pierre, le titre de Juste parmi les Nations.

Claire & Henri Guigue en 1947

Documents annexes

Article de presse - Le Provençal du 15/06/1991 Article de presse – Le Provençal du 15/06/1991
13 juin 2015 18:28:02

Articles annexes

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