Dossier n°4681 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Bohny

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 09/07/1919
Date de décès : 18/08/2016
Profession : Directeur d’école, assistant du secours suisse
    Localisation Ville : Le Chambon sur Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Auguste BOHNY

    Pendant toutes les années de la guerre Auguste Bohny travailla au service d’une œuvre suisse qui sauvait les enfants, « le Secours Suisse », et qui avait un foyer pour enfants au Chambon-sur-Lignon, en Haute Loire. Auguste Bohny et sa femme Friedel Bohny-Reiter (q.v.) dirigeaient cet établissement qui, entre 1941 et 1944, servit de refuge à au moins 800 enfants. Il s’agissait de malheureuses petites victimes arrachées à des camps de concentration par d’autres agents du Secours suisse. Les enfants restaient là de trois à six mois, jusqu’à ce qu’un placement définitif leur ait été trouvé. Après la guerre, nombre de survivants ont raconté avec quelle chaleur et quelle affection Auguste Bohny s’était occupé d’eux. Nathalie Stern, née Plessner, parle du directeur comme d’un « homme fin, grave, patient, excellent éducateur, je crois. Il s’occupait très bien des enfants en difficulté ou en danger pour des raisons d’origine (étrangers), de race (juifs) ou de leur situation (parents résistants ou morts). » Ce sont des termes semblables qu’utilisent Johanna Liebmann et Vicki-Schwarzschild, laquelle, avec trois des membres de sa famille, dut la vie à Bohny. Non content des soins qu’il prodiguait aux enfants, il faisait des efforts surhumains pour éloigner la police française et les soldats allemands de l’institution et dissimuler la présence de jeunes Juifs. Alors que des adolescents hébergés dans d’autres foyers au Chambon à la même époque furent arrêtés après des perquisitions dans leurs cachettes et envoyés à la déportation et à la mort, aucun des enfants de l’établissement dirigé par Bohny ne fut inquiété.

    En juillet 1986 une conférence se tint au Chambon pour commémorer ces événements, avec la participation de nombre des enfants d’alors, devenus adultes. Dans l’allocation prononcée à cette occasion, Auguste Bohny déclarait avec émotion : « Des enfants hantés nuit et jour par le souvenir des horreurs du passé se retrouvaient ensemble dans notre établissement. Dès leur arrivée ils retrouvaient la possibilité de reprendre graduellement la vie paisible, ordinaire des jeunes de leur âge – même s’ils étaient inquiets pour le sort de leurs parents. »

    Le 16 juillet 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Auguste Bohny le titre de Juste parmi les Nations.

    Friedel et les enfants

    Les enfants sauvés