Les Justes
Friedel (Reiter) Bohny
Année de nomination : 1990Date de naissance : 15/05/1912
Date de décès : 18/12/2001
Profession : Infirmière
Département : Pyrénées-Orientales
Région : Occitanie
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
Friedel Reiter, épouse d’Auguste Bohny (q.v.), de nationalité suisse, faisait partie des cadres du Secours suisse, organisation affiliée à la Croix-Rouge suisse, et qui patronnait et dirigeait dans le sud de la France des programmes d’assistance aux enfants dans le besoin. Maurice Dubois (q.v.), qui supervisait l’ensemble des opérations à partir de son bureau de Toulouse, avait aussi ouvert des centres de jour et des dispensaires pour les enfants juifs internés et mis en quarantaine sanitaire dans d’effroyables conditions dans les camps du sud de la France. Friedel avait pour base le baraquement du Secours suisse au camp de Rivesaltes. Faisant preuve d’une grande ingéniosité, de chaleur et de dévouement, elle veilla à ce que les enfants juifs soient bien soignés et bien suivis. En août 1942 elle déploya d’immenses efforts pour sauver enfants et adolescents des déportations massives du camp de Rivesaltes.
Hilda Kreizer, qui avait seize ans, se trouvait avec sa mère et sa jeune sœur dans la file d’attente pour monter dans le train qui les conduirait en déportation. Un policier vérifiait que l’opération se déroulait en bon ordre. Profitant d’un moment d’inattention de sa part, Hilda, qui connaissait bien Friedel, laquelle s’était occupée d’elle dans le cadre du Secours suisse, se précipita avec sa sœur vers la jeune femme, qui lui avait fait signe. Friedel les conduisit dans un hangar obscur où étaient entreposés les stocks de nourriture du Secours suisse. Puis, retournant vers la file d’attente, elle parvint à en extraire d’autres jeunes enfants, qu’elle cacha aussi dans l’entrepôt jusqu’au départ du convoi. Elle les dirigea ensuite vers des familles d’accueil appartenant à l’organisation. Les enfants eurent ainsi la vie sauve, tandis que leurs parents, déportés, furent assassinés à Auschwitz. En agissant ainsi Friedel Bohny-Reiter violait délibérément les ordres de la direction du Secours suisse, qui étaient d’obéir aux instructions du gouvernement français – la direction infligeait de lourdes sanctions aux agents qui les transgressaient.
Le 16 juillet 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Friedel Bohny-Reiter le titre de Juste parmi les Nations.