Dossier n°4681A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Friedel (Reiter) Bohny

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 15/05/1912
Date de décès : 18/12/2001
Profession : Infirmière
    Localisation Ville : Rivesaltes (666000)
    Département : Pyrénées-Orientales
    Région : Occitanie

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

     

    Friedel Reiter en 1941 au Camp de Rivesaltes

    Friedel Reiter, épouse d’Auguste Bohny (q.v.), de nationalité suisse, faisait partie des cadres du Secours suisse, organisation affiliée à la Croix-Rouge suisse, et qui patronnait et dirigeait dans le sud de la France des programmes d’assistance aux enfants dans le besoin. Maurice Dubois (q.v.), qui supervisait l’ensemble des opérations à partir de son bureau de Toulouse, avait aussi ouvert des centres de jour et des dispensaires pour les enfants juifs internés et mis en quarantaine sanitaire dans d’effroyables conditions dans les camps du sud de la France. Friedel avait pour base le baraquement du Secours suisse au camp de Rivesaltes. Faisant preuve d’une grande ingéniosité, de chaleur et de dévouement, elle veilla à ce que les enfants juifs soient bien soignés et bien suivis. En août 1942 elle déploya d’immenses efforts pour sauver enfants et adolescents des déportations massives du camp de Rivesaltes.

    Hilda Kreizer, qui avait seize ans, se trouvait avec sa mère et sa jeune sœur dans la file d’attente pour monter dans le train qui les conduirait en déportation. Un policier vérifiait que l’opération se déroulait en bon ordre. Profitant d’un moment d’inattention de sa part, Hilda, qui connaissait bien Friedel, laquelle s’était occupée d’elle dans le cadre du Secours suisse, se précipita avec sa sœur vers la jeune femme, qui lui avait fait signe. Friedel les conduisit dans un hangar obscur où étaient entreposés les stocks de nourriture du Secours suisse. Puis, retournant vers la file d’attente, elle parvint à en extraire d’autres jeunes enfants, qu’elle cacha aussi dans l’entrepôt jusqu’au départ du convoi. Elle les dirigea ensuite vers des familles d’accueil appartenant à l’organisation. Les enfants eurent ainsi la vie sauve, tandis que leurs parents, déportés, furent assassinés à Auschwitz. En agissant ainsi Friedel Bohny-Reiter violait délibérément les ordres de la direction du Secours suisse, qui étaient d’obéir aux instructions du gouvernement français – la direction infligeait de lourdes sanctions aux agents qui les transgressaient.

    Le 16 juillet 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Friedel Bohny-Reiter le titre de Juste parmi les Nations.

    Friedel Bohny et les enfants