Dossier n°4731 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Camille Antoine Kleinclauss

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 12/03/1904
Date de décès : 05/05/1985
Profession : Comptable dans un magasin de meubles
    Localisation Ville : Nancy (54000)
    Département : Meurthe-et-Moselle
    Région : Grand-Est

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Camille Kleinclauss était comptable dans un grand magasin de meubles de Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui appartenait à des Juifs. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier par les Allemands et interné dans un stalag. Tombé malade, il fut libéré au début de 1942. Il rentra à Nancy, désormais occupée par les Allemands, et retrouva son emploi. Le magasin, qui avait été mis sous séquestre et « aryanisé », avait de nouveaux directeurs. Ce qui n’empêcha pas le comptable d’installer dans les sous-sols de l’établissement un atelier clandestin de fabrication de faux papiers et notamment de cartes d’identité et de cartes d’alimentation. Camille Kleinclauss faisait en effet partie d’un réseau local de résistance qui comptait, parmi ses membres, plusieurs prêtres catholiques et un fonctionnaire de mairie. Les faux papiers étaient remis à des Juifs ou à des opposants au régime pour leur permettre de franchir la ligne de démarcation et de se réfugier en zone sud. Les membres du réseau, qui couraient d’immenses risques, ne cherchaient aucune contrepartie. Madeleine Cahen eut la vie sauve grâce à Camille Kleinclauss. Son mari, fils du propriétaire du magasin, était prisonnier de guerre en Allemagne. Le jeune femme put passer en zone sud en septembre 1942 avec sa fille grâce aux faux papiers que lui avait remis le comptable.

    Le 21 août 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Camille Kleinclauss le titre de Juste parmi les Nations.