Dossier n°4734 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Delavenna

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 28/06/1884
Date de décès : 26/01/1970
Profession : Ingénieur

Henriette Delavenna

Année de nomination : 1990
Date de naissance : 07/04/1896
Date de décès : 01/11/1989
Profession : Secrétaire
    Localisation Ville : Châtenois-les-Forges (90700)
    Département : Territoire de Belfort
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    En 1940, le docteur Lévy, médecin militaire, avait rencontré Henriette Delavenna, qui vivait à Saint-Claude dans le Jura, à proximité de la frontière suisse, et ils avaient sympathisé. Après la défaite de la France et le statut des Juifs promulgué par Vichy, le docteur Lévy fut renvoyé de l’armée, d’où les Juifs étaient désormais exclus. Henriette lui vint en aide en lui trouvant un emploi dans une usine ainsi qu’un logement pour sa famille – une maison isolée, à l’écart à Saint Claude. Elle les aida également à trouver de la nourriture et s’efforça de leur remonter le moral. Lors de l’hiver 1942, Henriette et Émile Delavenna déménagèrent pour s’installer à Chatenois, petite localité des Vosges. Les Lévy, eux, restèrent à Saint-Claude en dépit de la situation : les Allemands effectuaient à présent perquisition sur perquisition, à la recherche des groupes de résistants armés qui opéraient dans le Jura. En avril 1943, Henriette Delavenna proposa à la famille Lévy de recueillir sous son toit les deux fillettes du couple, âgées de quatre et cinq ans, pour qu’elles soient plus en sécurité. Le 17 avril, la sœur d’Émile accompagna les deux petites à Châtenois. Henriette et Émile les accueillirent chaleureusement, leur donnèrent des noms d’emprunt et les firent passer pour des membres de leur famille. Seuls la directrice de l’école et le curé du village qui dispensa les enfants d’aller à la messe, connaissaient la vérité. Les gens du village n’étaient pas au courant – ou bien faisaient semblant, par égard pour la famille Delavenna qui était très estimée. Les fillettes s’habituèrent rapidement à leur nouvelle famille dans laquelle elles vécurent jusqu’en juin 1945. En novembre 1944, la région fut le théâtre de furieux combats entre les forces alliées et les Allemands. La Croix-Rouge française proposa d’évacuer les enfants pour les mettre en sûreté en Suisse. Craignant que la véritable identité des petites Lévy ne soit découverte, les Delavenna refusèrent, mais pour éviter tout soupçon, ils gardèrent également leurs propres enfants à la maison. Après la guerre, le docteur Lévy et sa femme voulurent rembourser les frais du séjour prolongé des enfants. Henriette et Emile refusèrent avec véhémence, soulignant qu’ils n’avaient pas agi par intérêt financier. Les deux familles restèrent très liées.

    Le 18 mars 1991, Yad Vashem – Institut pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henriette et Émile Delavenna le titre de Juste parmi Nations.




    Mis à jour il y a 6 mois.