Les Justes
Année de nomination : 1990Lucien Granger
Année de nomination : 1990Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employé de la SNCF affecté à l’atelier de Réparations de la SNCF
Département : Val-de-Marne
Région : Île-de-France
Personnes sauvées
L'histoire
Lucien Granger était affecté à l’atelier de réparations de la SNCF à Villeneuve-St-Georges, dans la grande banlieue sud de Paris. En 1944, il vit un homme en guenilles implorer son chef d’équipe, lequel lui permit de coucher dans le dortoir des ouvriers, mais pour une nuit seulement. Lucien, sensible à la détresse de l’inconnu, le suivit dans le dortoir et lui proposa son aide. L’homme, un certain Jacques Salon, lui confia qu’il appartenait à l’organisation juive OSE, avait été arrêté par les agents de la Gestapo de Lyon sous la direction de Klaus Barbie, torturé puis mis dans un train à destination de Drancy. Pendant la nuit il avait réussi à sauter du train en marche et s’était blessé au genou. Son seul espoir était maintenant que les cheminots le cachent dans la locomotive pour lui permettre de gagner Paris. Emu, Granger lui donna ce qu’il avait dans sa musette, deux oeufs durs. Il revint le lendemain matin, proposa au fugitif de se faire soigner puis de se cacher chez lui, ajoutant que sa femme et son fils avaient donné leur accord. Jacques Salon refusa, ne voulant pas mettre en danger la famille Granger. Pendant près d’une semaine, Lucien lui apporta tous les jours des repas complets et les articles de toilette nécessaires. Dès que cela fut possible, il le cacha dans une locomotive en partance pour Paris. Arrivé dans la capitale, le fugitif se rendit dans l’immeuble où la famille de sa femme avait vécu avant d’être arrêtée et déportée vers les camps de la mort. La concierge, Marie Anne Legars, et ses deux filles, Cécile et Thérèse, le reconnurent immédiatement et lui donnèrent l’hospitalité. Elles firent venir un médecin qui lui prodigua les premiers soins. A la demande du blessé, les filles contactèrent l’un de ses camarades de l’OSE. Quelques jours plus tard celle-ci lui procura de faux papiers grâce auxquels il put se faire hospitaliser. Une fois guéri, il reprit ses activités au sein de l’organisation.
Le 29 novembre 1990, Yad Vashem a décerné à Lucien Granger et à Marie Anne Legars et ses filles Cécile et Thérèse le titre de Juste parmi les Nations.
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