Les Justes
Année de nomination : 1991Henriette Gret
Année de nomination : 1991Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : Religieuse Ă La Prieure du Couvent des Clarisses
Département : Alpes-Maritimes
RĂ©gion : Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur
Personnes sauvées
L'histoire
Soeur Anne-Marie Ă©tait la mère supĂ©rieure du couvent des Clarisses Ă Nice. Pendant l’Occupation, l’Ă©tablissement, avec le vigoureux encouragement de Monseigneur Paul RĂ©mond (q.v.), abrita de nombreux enfants juifs que leurs parents avaient confiĂ©s aux religieuses. Parmi ces petits se trouvait Glika Rappaport, nĂ©e Ă Neuilly-sur-Seine en mai 1936. Ses parents Ă©taient venus habiter Nice lors de l’arrivĂ©e des Allemands Ă Paris. Lorsque la ville de Nice fut Ă son tour occupĂ©e en septembre 1943, les Rappaport jugèrent prudent de mettre leurs enfants en sĂ©curitĂ©. Ayant entendu dire chez un Ă©picier de la ville que les religieuses du couvent acceptaient de cacher des Juifs, madame Rappaport leur envoya Glika, qui avait sept ans, et RaphaĂ«l, qui en avait onze. Tous deux furent cachĂ©s avec d’autres enfants dans une cabane situĂ©e Ă l’extrĂ©mitĂ© du jardin du couvent et bĂ©nĂ©ficièrent des soins attentifs et du dĂ©vouement des soeurs. L’aĂ®nĂ©e du groupe Ă©tait Lisette LĂ©vy, nĂ©e Ă Vienne en Autriche en 1929. Elle avait vĂ©cu Ă Nice jusqu’Ă ce que ses parents, arrĂŞtĂ©s lors de la rafle d’aoĂ»t 1942, aient Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s dans les camps de concentration. Lisette s’Ă©tait alors retrouvĂ©e Ă la rue, comme d’autres enfants juifs dans la mĂŞme situation. Ils s’Ă©taient mis Ă suivre soeur Emmanuelle. S’en apercevant, cette dernière les avait conduits au couvent oĂą la mère supĂ©rieure leur rĂ©serva un accueil chaleureux. MalgrĂ© leur dĂ©tresse, les enfants gardèrent un souvenir heureux de leur sĂ©jour au couvent. Les religieuses ne cherchèrent aucunement Ă les convertir; bien au contraire, elles leur apprirent Ă prĂ©server leur foi et Ă respecter leur identitĂ© juive. Avant la Pâque juive, elles essayèrent, sans succès, de trouver pour eux du pain azyme. Un prĂŞtre franciscain venait apprendre l’hĂ©breu aux enfants. Certes, ces derniers devaient assister Ă la messe, mais c’Ă©tait pour Ă©viter tout soupçon et ne pas attirer l’attention. Soeur Anne-Marie, qui supervisait l’opĂ©ration, risquait sa vie, comme soeur Emmanuelle et soeur Rose. Pendant toute la pĂ©riode de la guerre, des enfants juifs se succĂ©dèrent au couvent pour des pĂ©riodes plus ou moins longues. La Gestapo fouilla l’endroit plus d’une fois; les religieuses rĂ©ussirent Ă protĂ©ger les petits fugitifs en les cachant dans une Ă©cole pour sourds-muets. Toutes trois rencontraient ceux des parents qui se trouvaient encore Ă Nice pour les rassurer sur l’Ă©tat de leurs enfants. Après la guerre, nombre d’enfants restèrent en contact avec les soeurs qui leur avaient sauvĂ© la vie.
Le 23 janvier 1991, Yad Vashem a dĂ©cernĂ© Ă Henriette Gret (en religion soeur Anne-Marie), soeur Emmanuelle et soeur Rose le titre de Juste parmi les Nations.Â
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