Dossier n°4845B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ernesta Gazzoni

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 01/04/1899
Date de décès : 24/10/1961
Profession : Religieuse – Sœur Marie Rose de Viterbe
    Localisation Ville : Nice (06000)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Ernesta Gazzoni - Sœur Marie Rose de Viterbe en religion

    Ernesta Gazzoni – Sœur Marie Rose de Viterbe en religion

    Mère Anne-Marie était la mère supérieure du couvent des Clarisses à Nice. Pendant l’Occupation, l’établissement, avec le vigoureux encouragement de Monseigneur Paul Rémond (q.v.), abrita de nombreux enfants juifs que leurs parents avaient confiés aux religieuses. Parmi ces petits se trouvait Glika Rappaport, née à Neuilly-sur-Seine en mai 1936. Ses parents étaient venus habiter Nice lors de l’arrivée des Allemands à Paris. Lorsque la ville de Nice fut à son tour occupée en septembre 1943, les Rappaport jugèrent prudent de mettre leurs enfants en sécurité. Ayant entendu dire chez un épicier de la ville que les religieuses du couvent acceptaient de cacher des Juifs, madame Rappaport leur envoya Glika, qui avait sept ans, et Raphaël, qui en avait onze. Tous deux furent cachés avec d’autres enfants dans une cabane située à l’extrémité du jardin du couvent et bénéficièrent des soins attentifs et du dévouement des sœurs. L’aînée du groupe était Lisette Lévy, née à Vienne en Autriche en 1929. Elle avait vécu à Nice jusqu’à ce que ses parents, arrêtés lors de la rafle d’août 1942, aient été déportés dans les camps de concentration. Lisette s’était alors retrouvée à la rue, comme d’autres enfants juifs dans la même situation. Ils s’étaient mis à suivre sœur Emmanuelle. S’en apercevant, cette dernière les avait conduits au couvent où la mère supérieure leur réserva un accueil chaleureux. Malgré leur détresse, les enfants gardèrent un souvenir heureux de leur séjour au couvent. Les religieuses ne cherchèrent aucunement à les convertir; bien au contraire, elles leur apprirent à préserver leur foi et à respecter leur identité juive. Avant la Pâque juive, elles essayèrent, sans succès, de trouver pour eux du pain azyme. Un prêtre franciscain venait apprendre l’hébreu aux enfants. Certes, ces derniers devaient assister à la messe, mais c’était pour éviter tout soupçon et ne pas attirer l’attention. Mère Anne-Marie, qui supervisait l’opération, risquait sa vie, comme sœur Emmanuel et sœur Rose. Pendant toute la période de la guerre, des enfants juifs se succédèrent au couvent pour des périodes plus ou moins longues. La Gestapo fouilla l’endroit plus d’une fois; les religieuses réussirent à protéger les petits fugitifs en les cachant dans une école pour sourds-muets. Toutes trois rencontraient ceux des parents qui se trouvaient encore à Nice pour les rassurer sur l’état de leurs enfants. Après la guerre, nombre d’enfants restèrent en contact avec les religieuses qui leur avaient sauvé la vie.

    Le 23 janvier 1991, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henriette Gret (en religion Mère Anne-Marie), sœur Emmanuel et sœur Rose le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 6 mois.