Dossier n°4905 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1991

Antoine Dumas

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 15/10/1909
Date de décès : 07/06/1969
Profession : Prêtre
    Localisation Ville : Doizieux (42320)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Après la grande rafle des Juifs de Paris du 16 juillet 1942, la famille Biderman prit la fuite et arriva dans les environs de Lyon. Leurs maigres économies furent vite épuisées et, sans ressources, ils ne pouvaient plus subvenir aux besoins de leurs enfants – Georges, 12 ans, Bernard, 10 ans et Clément, 8 ans. Ils firent alors appel à l’Organisation de Secours aux Enfants, pour que les petits soient placés dans une famille française. L’OSE envoya les trois garçons chez l’abbé Antoine Dumas à Saint-Just, toute petite commune de la Loire. Ils y restèrent d’octobre 1942 à octobre 1944, bien traités et parfaitement à l’abri. Pendant cette même période, un certain nombre d’autres jeunes juifs séjournèrent brièvement chez l’abbé : il s’agissait d’enfants de réfugiés venus de Hollande, de Pologne ou d’Allemagne, donc particulièrement vulnérables puisqu’ils n’avaient pas la nationalité française. Les gens du village étaient au courant des activités du prêtre. Dans un premier temps, ils manifestèrent leur sympathie en lui donnant de la nourriture pour les petits fugitifs; plus tard, ils leur ouvrirent également leurs foyers. Même le couvent franciscain voisin accueillit des Juifs, peut-être sous l’influence de l’abbé. St.Just ne connut ni mouchards ni dénonciations; le village tout entier se mobilisa et une centaine de Juifs, des enfants pour la plupart, furent ainsi sauvés. Après la guerre, à l’initiative des rescapés, une plaque de marbre fut posée devant l’autel de Marie à l’église du village. Elle porte l’inscription suivante :

              « A la plus belle des filles d’Israël, en reconnaissance pour la protection accordée à ses coreligionnaires
    dans cette Paroisse 
    au cours des années de persécution juive par les Nazis. Années 1941-1944.« 

    Les réfugiés qu’il avait sauvés restèrent en contact avec l’abbé Dumas – en lui rendant visite ou en lui écrivant – jusqu’à son décès en 1969.

    Le 5 mai 1990, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à l’abbé Antoine Dumas le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Article de presse du 13/06/1969Article de presse du 13/06/1969
    10 février 2016 10:30:04

    Articles annexes

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