Dossier n°4933 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1991

Muguette Jouy

Année de nomination : 1991
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Hôtelière

Louis Jouy

Année de nomination : 1991
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Hôtelier

Palmyre Jouy

Année de nomination : 1991
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Hôtelière
    Localisation Ville : Ribérac (24600)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Lazare Gonigberg vivait à Bordeaux (Gironde). Arrêté le 17 juillet 1942, il fut déporté vers les camps de l’est où il périt. Sa femme, Ida, avait été épargnée en vertu d’une circulaire épargnant la déportation aux mères d’enfants de moins de deux ans. Elle n’en fut pas moins internée avec ses deux fillettes, Monique, cinq ans, et Annie, un an, dans un hôpital de Mont de Marsan (Landes); la fenêtre de sa chambre avait des barreaux. Cinq semaines plus tard, elle fut remise en liberté, mais assignée à résidence dans son appartement de Bordeaux. Ida Gonigberg savait que tôt ou tard elle serait arrêtée de nouveau et décida de s’enfuir au plus vite avec ses deux filles. Elle prit contact avec un passeur du nom de Baboulet qui habitait Ribérac (Dordogne). De nuit, il conduisit la jeune femme, qui portait le bébé tandis que la petite Monique lui donnait la main, à travers champs et lui fit franchir la ligne de démarcation. Arrivé à Ribérac, il les emmena à l’Hôtel de France, qui appartenait aux Jouy. Ces derniers, tous des résistants, hébergeaient déjà plusieurs familles juives ainsi que des maquisards recherchés par les autorités. Ils accueillirent chaleureusement Ida et ses fillettes, leur assurèrent le gîte et le couvert sans rien leur demander, et fournirent à Ida de faux papiers, au nom de Brunet, que leur avaient procurés les gendarmes. Comme Ida insistait pour payer son écot, les Jouy lui répondirent qu’on verrait à la Libération. Muguette Jouy se dévoua particulièrement pour aider la petite famille. Le 10 novembre 1942, les soldats allemands firent leur entrée à Ribérac. Ils réquisitionnèrent l’hôtel dont ils chassèrent les occupants après les avoir contrôlés un à un. Grâce à ses faux papiers, Ida Gonigberg passa l’inspection sans encombre. Quant à ses filles, Louis Jouy et sa femme prétendirent qu’elles étaient les leurs. Tout de suite après ils envoyèrent la maman et les deux fillettes chez des fermiers des environs à Fontenillou. Les Allemands restèrent plusieurs jours à l’hôtel, faisant comparaître devant un tribunal improvisé les commerçants et artisans locaux (boulangers, épiciers, garagistes) « coupables » d’avoir aidé et ravitaillé les maquisards. Ceux de ces derniers qui avaient été arrêtés furent exécutés sans jugement. Les Allemands étaient accompagnés par un collaborateur, un officier français du nom de de La Plana, en grand uniforme nazi. Il vint se vanter devant Louis Jouy d’avoir fait massacrer tous ses amis. Louis lui sauta dessus et faillit le tuer à mains nues. Lorsque le simulacre de justice s’acheva, les Allemands quittèrent Ribérac et les locataires de l’hôtel purent y revenir. Après avoir passé plusieurs mois à Fontenillou, Ida Gonigberg et ses filles rentrèrent elles aussi à l’hôtel, où elles vécurent jusqu’à la Libération. Arrêté à son tour, de la Plana fut jugé et exécuté.

    Le 13 juillet 1991, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Louis Jouy, sa femme, et leur fille Muguette le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article