Dossier n°4935 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1991

Mathilde (Burdin) Khenaffou

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 18/04/1918
Date de décès : 08/12/2003
Profession :
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Mathilde Burdin
    Mathilde Khenaffou, une catholique française née à Chamonix, vivait à Lyon avec son mari Charles, qui était juif. Ouvrier hautement qualifié, Charles Khenaffou avait été déclaré « essentiel » pour l’effort de guerre allemand; il travaillait aux usines Berliet. Mathilde connaissait un peu la famille Boucara qui tenait un commerce de tapis anciens et objets d’art place Tolozan à Lyon. Elie Boucara, qui était juif, fut dénoncé par l’un de ses employés qui l’accusa de fraude fiscale (non dénonciation de son stock le plus précieux). Le 19 novembre 1943, la Gestapo réquisitionna son appartement. Ne se rendant pas compte de l’étendue du danger, Elie ne saisit pas l’occasion de s’enfuir. La Gestapo revint le lendemain et l’arrêta en compagnie de son beau-frère, Armand Cohen. Trois jours plus tard, ils furent exécutés. Le reste de la famille avait pris la fuite, la Gestapo à ses trousses. Ils vinrent demander asile aux Khenaffou qui n’hésitèrent pas à offrir l’hospitalité de leur maison de la rue Sainte-Catherine à Mme Bouccara et ses trois enfants ainsi qu’à sa belle-soeur et à son neveu. Environ un mois plus tard, un collègue de Charles leur trouva une cachette à La Chapelle-sous-Chaneac (Ardèche). Ils y vécurent jusqu’à la Libération. Mais à Lyon en 1944, des miliciens se présentèrent à quatre reprises chez Charles Khenaffou pour l’arrêter – sans le trouver. Il décida alors de se cacher. Quant à Mathilde, elle rejoignit les Boucara à La Chapelle. Elle se rendait à Lyon en train chaque mois retirer les coupons mensuels d’alimentation.

    Le 30 juin 1991, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Mathilde Lucienne Khenaffou le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Mathilde et  Charles KHENAFFOU en 1938

    Mathilde et Charles KHENAFFOU

    Mathilde Khenaffou  1943

    Mathilde Burdin, remise de medaille

    Documents annexes

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    Articles annexes

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