Dossier n°4937 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Paulette (Ricard) Jamais

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 22/09/1913
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Paris (75012)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, Suzette Levyne habitait le 12ème arrondissement de Paris avec son père et son jeune frère. La jeune fille, qui avait alors seize ans, fréquentait l’école et tenait le ménage. Son père, qui avait fait la guerre de 1914, se retrouva sous les drapeaux. Il fut démobilisé après l’armistice. Bien que Juif, il se croyait à l’abri du danger en sa qualité d’ancien combattant. Le 6 février 1944 au matin, il accompagna son ami M. Musnik, un aveugle qui occupait les fonctions de secrétaire général du consistoire, à Notre Dame de Paris. Une messe devait y être dite ce jour là à la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur; c’était le cas du fils de Musnik, tué dans les combats de 1939. Arrêtés dans la rue, les deux hommes furent internés à Drancy. Un mois plus tard, ils furent déportés à Auschwitz. Suzette et son petit frère se retrouvèrent seuls, en ignorant ce qui était arrivé à leur père. Le garçonnet fut recueilli par des parents en grande banlieue. La jeune fille, qui avait maintenant vingt ans, resta dans l’appartement. Peu après, un policier vint la voir et, sans se présenter, lui dit de partir sans délai pour échapper à la déportation. Suzette fit appel à Paulette Jamais, qui habitait à proximité. Elle l’avait rencontrée chez sa cousine et Paulette lui avait dit qu’elle pourrait venir chez elle en cas de besoin. Elle tint parole et hébergea Suzette pendant deux mois. Paulette Jamais s’occupa d’elle avec chaleur et générosité. Cependant, lorsque les voisins commencèrent à poser des questions, elle demanda à Suzette de partir, dans leur intérêt à toutes deux.  Suzette rentra chez elle et son frère vint la rejoindre. Ils vécurent ainsi, sans être inquiétés davantage jusqu’à la Libération. Suzette resta en contact avec celle qui l’avait sauvée et continua à lui rendre visite après son installation dans une maison de retraite, aux environs de Paris.

    Le 19 février 1992, Yad Vashem – Institut Internationale pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Paulette Jamais le titre de Juste parmi les Nations.