Dossier n°5063 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Auguste Raffin

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 08/08/1906
Date de décès : 01/05/1977
Profession : Artisan Forgeron

Marie Moisette (Norgeux) Raffin

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 23/02/1906
Date de décès : 16/12/1985
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Chavagnes-en-Paillers (85250)
    Département : Vendée
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Auguste Raffin, qui était forgeron, vivait à Chavagnes-en-Paillers (Vendée) près de Saint Fulgent avec sa femme Moisette. Ils hébergèrent quatre fillettes juives pendant l’Occupation. Mmes Klaper, Popowicz et Melszpajz – dont les maris, mobilisés, avaient été faits prisonniers de guerre et se trouvaient dans un stalag en Allemagne – échappèrent grâce à des voisins à la grande rafle des Juifs de Paris du 16 juillet 1942. Elles avaient décidé auparavant qu’en cas de danger, elles enverraient leurs filles chez les Raffin, dont elles avaient fait la connaissance pendant des vacances à la campagne.

    Un voisin accepta d’accompagner les quatre enfants à la gare et de les mettre dans le train pour Saint-Fulgent. Avant leur départ, on leur expliqua soigneusement qu’elles devaient dissimuler le fait qu’elles étaient juives. Auguste et Moisette Raffin accueillirent chaleureusement les petites et leur enseignèrent à revêtir une nouvelle identité, celle de fillettes catholiques venues à la campagne pour fuir les bombardements. Elles apprirent les principales prières et à faire le signe de la croix.

     

    Les petites furent traitées avec dévouement et élevées avec les quatre enfants du couple Raffin, dont elles partageaient nourriture. Toujours proprement habillées et soignées, elles fréquentaient une école religieuse.

    Odette Melszpajz, l’une des fillettes, vécut ainsi huit mois avant de partir rejoindre sa mère, qui avait trouvé refuge dans la commune voisine de La Basse Clavelière, chez les Guillemot, les parents adoptifs de Moisette Raffin, qui lui louaient une pièce dans leur maison. Odette, qui parlait parfaitement le français, n’attira pas les soupçons. Mais le curé du village, pétainiste, remarqua l’accent polonais de sa mère et voulut la dénoncer. Les Guillemot durent exercer des pressions considérables pour le faire revenir sur sa décision. Le maire de Saint-Fulgent, pour sa part, vint en aide aux deux réfugiées en leur fournissant de faux papiers d’identité.

    Au lendemain de la guerre, le contact fut perdu entre les Raffin et celles qu’ils avaient sauvées. Toutefois leur souvenir resta vivace. En 1985, Odette Melspajz-Meyers vint rendre visite à la famille Raffin et par son intermédiaire les relations furent reprises entre les parents et les enfants. Odette souligne dans son témoignage que les enfants Raffin avaient hérité de la générosité et de la chaleur humaine de leurs parents.

    Le 2 décembre 1991, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Auguste et Moisette Raffin le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Exposition numérique: « Les Justes parmi les Nations » de Chavagne-en-Paillers

    Article de presse - Ouest france du 05/06/2003Article de presse – Ouest France du 05/06/2003