Dossier n°5065 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

André Donnier

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 12/05/1905
Date de décés : //
Profession : Docteur, propriĂ©taire d’une clinique

Georgette Donnier

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décés : //
Profession : PropriĂ©taire d’une clinique

Localisation Ville : Aix-en-Provence (13090)
Département : Bouches-du-Rhône
RĂ©gion : Provence-Alpes-CĂ´te d’Azur

L'histoire

Le docteur AndrĂ© Donnier et son Ă©pouse Georgette Ă©taient propriĂ©taires d’un hĂ´pital privĂ© Ă  Aix-en-Provence. En accord avec deux autres mĂ©decins de l’Ă©tablissement, ils avaient dĂ©cidĂ© de faire tout leur possible pour dĂ©livrer des rĂ©fugiĂ©s juifs internĂ©s au camp des Milles, situĂ© entre Aix-en-Provence et Marseille. En aoĂ»t 1942, AndrĂ© Donnier, qui avait demandĂ©, pour lui et ses collègues, l’autorisation de soigner les malades fut admis Ă  entrer dans le camp. Il y rencontra Jonas Fishbach, un rĂ©fugiĂ© juif d’Autriche, qui avait Ă©tĂ© pris avec sa femme Amalia alors qu’ils tentaient de quitter la France pour rejoindre leur fille aĂ®nĂ©e aux Etats-Unis. L’homme Ă©tait Ă  bout de forces après son sĂ©jour au camp. Le mĂ©decin rĂ©ussit Ă  le faire sortir sous prĂ©texte qu’il devait ĂŞtre opĂ©rĂ© d’urgence. Jonas Fishbach fut hospitalisĂ©, mais, inquiet pour sa femme, insista bientĂ´t pour la rejoindre, car il savait que la dĂ©portation des Juifs du camp avait commencĂ©. Emu par sa dĂ©tresse, le docteur Donnier se prĂ©cipita aux Milles et, profitant du dĂ©sordre qui y rĂ©gnait, rĂ©ussit Ă  trouver Amalia et Ă  la faire sortir du camp. En dĂ©pit des Ă©normes risques, il l’amena chez lui. Les Donnier logèrent le couple dans un petit entrepĂ´t situĂ© dans la cour de l’hĂ´pital. Il Ă©tait entendu que les fugitifs n’en sortiraient qu’entre six et sept heures du matin pour utiliser les sanitaires de l’hĂ´pital. Chaque jour Georgette venait leur rendre visite, apportant de la nourriture, un rĂ©confort et les nouvelles glanĂ©es Ă  la radio anglaise. C’est alors qu’intervint un Ă©vĂ©nement qu’aucune des deux familles ne devait oublier. En mai 1943, Ă  la suite d’une dĂ©nonciation, la Gestapo fit une descente Ă  l’hĂ´pital. A quatre heures du matin, elle opĂ©ra une perquisition, cherchant des rĂ©sistants blessĂ©s et des Juifs. Durant près de quatre heures ils passèrent de lit en lit… mais sans accorder un regard Ă  l’entrepĂ´t de la cour. Par miracle, les Fishbach s’Ă©taient rĂ©veillĂ©s très tard; s’ils s’Ă©taient rendus Ă  l’hĂ´pital Ă  l’heure habituelle, ils se seraient trouvĂ©s nez Ă  nez avec les Allemands. Ce mĂŞme jour, la Gestapo interrogea longuement le docteur Donnier et avertit sa femme qu’elle reviendrait. Georgette transfĂ©ra rapidement les deux fugitifs chez un charbonnier qui accepta de les cacher contre paiement et ravitaillement. Il changea d’avis un mois plus tard, craignant d’avoir Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©. AndrĂ© Donnier trouva une nouvelle cachette pour Jonas et Amalia, dans un monastère. Il Ă©tait temps; quelques heures plus tard les Allemands se prĂ©sentaient au domicile du charbonnier, Ă  la recherche des fugitifs. Le mĂ©decin et sa femme restèrent en contact avec les Fishbach mĂŞme après leur dĂ©part pour les Etats-Unis, oĂą ils s’installèrent.

Le 2 décembre 1991, Yad Vashem a décerné au docteur André Donnier et à sa femme Georgette le titre de Juste parmi les Nations.

 

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