Dossier n°5100 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Elise Thomas André

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Maraîchère

Paul Thomas

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 01/07/1904
Date de décès : 05/10/1989
Profession : Maraîcher
    Localisation Ville : Avranches (50300)
    Département : Manche
    Région : Normandie

    Personnes sauvées

    Cérémonies

    L'histoire

    Dès le début de l’Occupation, les Allemands avaient mis Avranches (Manche) sous gouvernement militaire, étant donné la position stratégique de la ville sur la côte du golfe du Mont-St.Michel, face à l’Angleterre. Deux familles juives seulement vivaient dans cette localité avant la guerre : les Meinemer, qui avaient deux filles, et les Rozental, des Juifs polonais émigrés en France au début des années trente. Leur fils, Jacques, était né en France; en juin 1942 ils eurent un second enfant, une fille prénommée Estelle. Forains, les Rozental avaient un stand de lingerie et colifichets au marché et s’entendaient bien avec les paysans qui venaient y vendre laitages, fruits et légumes. Le 14 juillet 1942, deux jours avant la grande rafle de Paris, des policiers allemands arrêtèrent M. et Mme Meinemer – leurs filles étaient absentes. Ensuite ils arrêtèrent M. Rozental et son fils Jacques. Estelle n’avait alors que trois semaines, et Mme Rozental fut laissée en liberté. Les Allemands ne l’avaient pourtant pas oubliée. Trois mois plus tard, alors qu’octobre tirait à sa fin, ils arrêtèrent la jeune femme, qui fut internée à la prison locale avec son bébé. C’est alors qu’intervint Elise Thomas. Cette paysanne qui vivait à St.Loup avec Paul, son époux, et leurs deux enfants, âgés de onze et quinze ans en 1942, connaissait bien les Rozental. Son stand au marché était voisin du leur et elle gardait souvent le jeune Jacques; il avait été convenu qu’elle garderait également Estelle le moment venu. La courageuse Elise n’eut de cesse que les autorités de la prison lui remettent le bébé. Les Thomas s’occupèrent d’Estelle avec amour et dévouement pendant toute la guerre; les Rozental et le petit Jacques périrent dans les camps de l’est. A la Libération, les Thomas décidèrent de garder la petite fille restée seule au monde, et l’élevèrent avec leurs propres enfants. Ces catholiques pratiquants ne cherchèrent pas à convertir Estelle, à laquelle ils expliquèrent qu’elle était juive. A la mort de Paul et d’Elise Thomas, Estelle émigra en Israël mais resta en contact avec ses « frères adoptifs ».

    Le 29 janvier 1992, Yad Vashem a décerné à Elise et à Paul Thomas le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes