Dossier n°5116 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Marie Tarbes

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décès : 19/07/1967
Profession : Propriétaire foncier, sans profession
    Localisation Ville : Bagnères-de-Bigorre (65200)
    Département : Hautes-Pyrénées
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marie Tarbes vivait à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) près de la frontière espagnole. Pendant l’Occupation, elle sauva la vie de sa jeune voisine, Renée Felsenhardt, et de la mère de cette dernière. Alexandre Felsenhardt avait fui Bordeaux à la suite de l’invasion allemande en juin 1940. Après avoir été hébergé par des parents, il se réfugia avec sa famille à Bagnères-de-Bigorre, où il loua un appartement appartenant à Marie Tarbes. Le 11 janvier 1944, des auxiliaires français de la Gestapo vinrent frapper tôt le matin à sa porte et demandèrent à voir Alexandre. La jeune Renée, qui leur avait ouvert, ne perdit pas son sang-froid. Elle déclara ne connaître personne de ce nom et cria à son père que des policiers allemands recherchaient un certain Felsenhardt. Il prit la fuite sans perdre un instant et réussit à pénétrer chez des voisins par une fenêtre ouverte. Il eut la chance de tomber sur des braves gens qui, bien que ne le connaissant pas, lui donnèrent des vêtements et le cachèrent jusqu’à la tombée de la nuit. Mme Felsenhardt, qui s’était elle aussi enfuie à demi-vêtue, chercha refuge chez Marie Tarbes, qui lui prêta de quoi s’habiller et la cacha dans une cabane au bout d’un jardin qui bordait la route conduisant au col du Tourmalet et à la frontière espagnole. Furieux de n’avoir pas trouvé ses parents, les policiers dirent à Renée de faire sa valise et de les suivre. Elle demanda la permission de fermer le gaz dans la cuisine et en profita pour s’enfuir et descendre au magasin de Marie Tarbes, situé au rez-de-chaussée. Marie la cacha sous une table quelques instants à peine avant l’arrivée des gestapistes et prétendit n’avoir vu personne. Les agents de la Gestapo retournèrent dans l’appartement des Felsenhardt et le mirent à sac. Lorsqu’ils furent partis, Marie annonça à Renée que la voie était libre et l’envoya se cacher dans son propre appartement. Plus tard elle lui donna des vêtements et la cacha jusqu’à la nuit. Marie Tarbes regroupa dans le plus grand secret les trois fugitifs qui se mirent en route vers le col du Tourmalet. Toute la ville parla de l’audacieuse évasion de la famille Felsenhardt. Les Allemands les cherchèrent longtemps, interrogeant de nombreux habitants de l’endroit. A la Libération, les gestapistes qui avaient participé à l’arrestation furent arrêtés, condamnés à mort et exécutés à Toulouse.

    Le 11 février 1992, Yad Vashem a décerné à Marie Tarbes le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Felsenhardt est établie à Bordeaux depuis l’Inquisition de 1492 en Espagne. Le père Alexandre est très connu professionnellement dans la région et occupe un poste important dans la communauté juive bordelaise à l’arrivée des Allemands en juin 1940. Il emmène alors sa famille à Tarbes puis à Bagnères de Bigorre où il loue un appartement dont les propriétaires Madame Marie Tarbes et Madame Hertz habitent une autre partie de l’immeuble.

    Le 1er janvier 1944, l’administrateur des biens, Willy de Spense vient demander des comptes à Alexandre Felsenhardt sur ses moyens d’existence et le 11 janvier 1944, la Gestapo se présente à Tarbes où étaient réfugiés des oncles et tantes et à Bagnères de Bigorre. Le père se sauve par la fenêtre et se réfugie chez Madame Tarbes. La mère se réfugie également chez Madame Tarbes qui la cache au fond du jardin et lui permet de s’enfuir. Renée, la fille d’Alexandre se retrouve seule devant les 5 membres de la Gestapo. Sous un prétexte mensonger, elle se sauve aussi chez Madame Tarbes qui la cache sous une table et qui répond à la Gestapo qu’elle n’a pas vu de jeune fille. Madame Tarbes devient ainsi complice de l’évasion de la famille Felsenhardt, à qui elle fournit vêtements et nourriture.

    Le 11 février 1992, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Marie Tarbes.

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