Dossier n°5117 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Régis Come

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 28/04/1931
Date de décès : //
Profession :

Yvonne Come Batard

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décès : 06/03/2004
Profession : mère au foyer
    Localisation Ville : Lavaré (72390)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Yvonne COME assise au milieu et son fils Régis (2° à gauche)

    Abraham et Chaïm Cimerman, étaient âgés respectivement de huit et dix ans lorsque leur mère mourut en 1942. Quelques mois plus tard, la vague d’arrestations massives de Juifs parisiens conduisit leur père, Jankiel Cimerman, à leur chercher un refuge à la campagne. La famille, qui habitait Paris, connaissait bien la Sarthe pour y avoir passé des vacances. Jankiel choisit le village de Lavare. Il se rendit chez Yvonne Come, dont le mari, menuisier, avait été recruté pour le service obligatoire en Allemagne, et lui demanda d’héberger les enfants contre paiement. Yvonne Come accepta sans hésiteret s’occupa avec dévouement des petits ainsi arrachés à leur famille. Elle fut aidée dans cette tâche par Régis, son fils unique, qui s’attacha aux deux garçons. Yvonne Combe savait qu’elle prenait d’énormes risques en cachant des enfants juifs, les Allemands sanctionnaient sévèrement toute assistance à des Juifs. Apprenant qu’une rafle de Juifs était imminente dans le village voisin de Vibraye, elle se réfugia avec les trois enfants dans une localité des environs, puis retourna chez elle une fois le calme revenu. En juin 1944, un camion allemand s’arrêta devant sa maison; des soldats en descendirent pour demander de l’eau, et se dirigèrent vers le puits. Abraham et Chaïm sortirent par curiosité mais les soldats ne leur prêtèrent aucune attention, préoccupés qu’ils étaient de l’avance des troupes alliées. Les deux gamins n’avaient pas de papiers d’identité. Les gens du village savaient qu’ils étaient juifs – quarante enfants juifs étaient alors cachés à Lavare – mais personne ne parla et les enfants furent bien traités. Le maire les fit admettre à l’école, bien qu’ils fussent dépourvus de papiers. Yvonne Come donna asile pour de courtes périodes à cinq autres petits juifs parisiens. Régis, devenu très ami avec Abraham et Chaïm, continua à les fréquenter  après la Libération.

    Le 11 février 1992, Yad Vashem – Institut Internationale pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Yvonne Come et son fils Régis le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Ouest France du 14/09/1992Article de presse – Ouest France du 14/09/1992
    Article de presse - Ouest France du 14/09/1992Article de presse – Ouest France du 14/09/1992