Dossier n°5119 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Germaine (Lapeyre) Homel

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 20/06/1893
Date de décès : 30/08/1982
Profession : Directrice d’un Home d’enfants « les feux follets »
    Localisation Ville : Saint-Cergues (74140)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, Germaine Homel dirigeait les « Feux Follets », un home pour enfants patronné par la Croix-rouge suisse, situé à Saint Cerges, petite commune de Haute Savoie. Il y avait peu de pensionnaires juifs aux Feux Follets. Mais l’endroit servait de relais pour la filière de passage clandestin de la frontière utilisée par les pensionnaires du Château de la Hille, dans l’Ariège, autre institution pour jeunes sous l’égide de la Croix Rouge suisse. Avec l’aide de son adjointe Renée Farny, et de Marthe Bouvard, qui était responsable de la lingerie, Germaine Homel avait accepté de faire des Feux Follets une étape sur le chemin du salut des enfants juifs, au mépris des instructions de la Croix-rouge, et à l’insu de cette organisation. Les enfants de La Hille étaient plus âgés que ceux des Feux Follets, et étaient tous juifs. En août 1942, plusieurs d’entre eux avaient déjà été arrêtés par la gendarmerie et remis en liberté grâce à l’intervention énergique et courageuse de certains membres de l’organisation sous la houlette de Marcel Dubois (q.v.) et de Rosa Naef (q.v.) qui dirigeait La Hille. Germaine Homel et Rosa Naef travaillaient main dans la main. Les jeunes juifs arrivaient à Saint Cergues par petits groupes de trois ou quatre. Ils passaient la nuit aux Feux Follets. Le lendemain matin, ils partaient « se promener » avec les enfants des Feux Follets… le long de la frontière suisse. Certes, les militaires suisses patrouillaient le long de la frontière – délimitée par des barbelés – mais Léon Balland (q.v.), un jeune Français de dix-neuf ans qui habitait à côté de l’établissement, conduisait les fugitifs vers un fourré dans la forêt que traversait la frontière et les faisait passer quand les gardes suisses étaient occupés ailleurs. Les autres enfants poursuivaient leur promenade puis rentraient sagement aux Feux Follets. Le 9 septembre 1943, la région fut occupée par les Allemands, et dès lors leurs patrouilles surveillèrent la frontière de jour comme de nuit. Les autorités suisses ayant appris leurs activités, Germaine Homel et Rosa Naef furent congédiées. Toutefois Germaine ne se laissa pas décourager et continua, avec Renée Farny et Marthe Bouvard, à aider les enfants juifs à passer la frontière. La courageuse femme fut finalement arrêtée et envoyée dans un camp de concentration.

    Le 11 février 1992, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Germaine Homel, Renée Farny et Marthe Bouvard, le titre de Juste parmi les Nations.

    Les enfants et les cadres du home dirigé par Germaine HOMEL

    Les enfants et les cadres du home dirigé par Germaine HOMEL