Les Justes
Léon Balland
Année de nomination : 1992Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employé du Home d’enfants « les feux follets »
Département : Haute-Savoie
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
L'histoire
En 1942, Léon Balland, alors âgé de dix-neuf ans, vivait chez ses parents à Saint Cerges, petite localité sur les pentes des Alpes françaises non loin de la frontière suisse. « Les Feux Follets », un foyer pour enfants sous le patronage de la Croix-rouge suisse, était situé sur une terrasse montagneuse dans la même localité. L’établissement était dirigé par Germaine Homel (q.v); Renée Farny en était la directrice adjointe et Marthe Bouvard (q.v) était chargée de la lingerie. Au mépris des instructions de la Croix-rouge, et à l’insu de cette organisation, toutes les trois utilisaient le foyer pour sauver des enfants juifs. Certains responsables d’un autre home d’enfants le Château de Hille, dans l’Ariège, avaient entrepris de faire passer clandestinement la frontière suisse à leurs jeunes pensionnaires avec l’aide du personnel des Feux Follets. Les enfants de La Hille étaient juifs; la gendarmerie française s’apprêtait à arrêter ceux d’entre eux qui avaient quinze ans ou plus. D’où la nécessité de les arracher au danger. Des « excursions » aux Feux Follets étaient organisées; les enfants y passaient la nuit puis, au matin, partaient « se promener » avec les pensionnaires des Feux Follets… le long de la frontière suisse. Certes, les militaires suisses patrouillaient sur la frontière – délimitée par des barbelés – mais Léon Balland connaissait l’endroit précis où il était possible de faire passer les jeunes. Grâce à sa connaissance du terrain, il menait les enfants juifs dans une zone boisée et les aidait à franchir les barbelés. L’une des fillettes, Liselotte Nussbaum, fut rattrapée par les gardes suisses qui la renvoyèrent du côté français; un peu plus tard, Balland lui fit repasser la frontière – sans encombre. A titre de précaution, on ne disait pas aux enfants le nom des sauveteurs qui risquaient leur vie pour leur venir en aide. A partir du 9 septembre 1943, date à laquelle la région fut occupée par les Allemands, leurs patrouilles surveillèrent la frontière de jour comme de nuit. Un peu plus tard la même année, Balland fut convoqué par le STO et dut se cacher. Renée Farny et Marthe Bouvard prirent sa place et continuèrent à aider les Juifs à passer la frontière clandestinement.
Le 19 mai 1992, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Léon Balland, le titre de Juste parmi les Nations.