Dossier n°5193 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Jacqueline (Perrin) Jacquenet

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 01/07/1928
Date de décès : //
Profession :

Marcel Perrin

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 03/02/1898
Date de décès : 25/08/1975
Profession : Parqueteur

Raymonde (Renaut) Perrin

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 21/09/1908
Date de décès : //
Profession : Responsable de magasin
    Localisation Ville : Bar-sur-Aube (10200)
    Département : Aube
    Région : Grand-Est

    En 1940, Jacqueline Perrin, qui avait alors dix ans, vivait avec ses parents Marcel et Raymonde à Bar-sur-Aube (Aube). Elle fit connaissance à l’école de Louise Melcer, une jeune juive arrivée de Paris avec sa mère et son frère Charles. M. Melcer, mobilisé dans l’armée française, avait été fait prisonnier; sa femme avait fui Paris à l’approche des Allemands. Les deux fillettes devinrent vite inséparables. Mme Melcer s’occupait aussi de Solange et Bernard Pelberg, les enfants de l’une de ses soeurs qui s’était réfugiée en zone sud. Un soir d’octobre 1942, alors que la famille s’apprêtait à passer à table, deux gendarmes se présentèrent, annonçant qu’ils venaient arrêter Mme Melcer. Louise se précipita chez les Perrin et ramena Raymonde, qui supplia les gendarmes de ne pas arrêter la jeune femme pour la livrer aux Allemands. Ils ne voulurent rien entendre, emmenèrent Mme Melcer et les quatre enfants, qui passèrent la nuit au poste de police. Le lendemain matin, Raymonde vint plaider à nouveau pour la libération de la famille, hélas en vain. Mme Melcer fut convoyée par train à la prison du Haut Clos, à Troyes. Raymonde insista pour l’accompagner mais dut la quitter à l’entrée de la prison. Avant d’être déportée pour Auschwitz, d’où elle ne revint pas, la jeune femme pria son amie de s’occuper de ses enfants. Ces derniers, et leurs cousins les Pelberg, avaient déjà été envoyés à Paris sous bonne garde. Fidèle à sa promesse, Raymonde réussit, avec l’aide de son mari, à trouver l’endroit où ils étaient détenus. Les enfants étaient sur le point d’être déportés vers une destination inconnue. Les responsables du transport acceptèrent, moyennant un pot-de-vin, de fermer les yeux au moment opportun et les Perrin repartirent avec les deux petits Melcer et les deux Pelberg, se retrouvant ainsi avec quatre bouches supplémentaires à nourrir, sans cartes d’alimentation. Ils ne ménagèrent pourtant pas leurs efforts pour s’occuper des enfants, qu’ils traitaient comme les leurs. Environ un an et demi plus tard, devant la montée des dangers, ils confièrent leurs jeunes protégés à leurs amis Isidore et Anastase Schmitt, qui vivaient dans une ferme isolée avec leur fille Félicie et leur nièce Simone Daunet. Tous quatre accueillirent ces enfants qu’ils ne connaissaient pas, malgré les énormes risques – des Allemands venaient souvent à la ferme acheter des produits frais. Les enfants vécurent chez eux jusqu’à la Libération. M. Melcer rentra de captivité brisé et malade. Il laissa ses enfants et ceux de sa belle-soeur chez les Perrin, en versant une modeste somme pour couvrir les frais, jusqu’à ce que, enfin rétabli, il soit en mesure de les reprendre. Les deux familles sont restées en relations et Louise Melcer n’a jamais cessé de considérer Jacqueline comme sa soeur.

    Le 16 avril 1992, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Marcel et Raymonde Perrin, leur fille Jacqueline Jacquenet, Isidore, Anastase et Félicie Schmitt et leur nièce Simone Martin-Daunet, le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Raymonde PERRIN après la guerre

    Louise, marcel Perrin, Raymonde et Jacqueline

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    10 juin 2014 09:02:55
    Article de presseArticle de presse
    10 juin 2014 09:02:37
    Article de presseArticle de presse
    10 juin 2014 08:57:59

    Articles annexes

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