Dossier n°5206 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Daniéla Haag

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 08/04/1898
Date de décès : 09/11/1989
Profession : Religieuse à « La Providence de Saint-Jean-de-Bassel
    Localisation Ville : Argentat-sur-Dordogne (19400)
    Département : Corrèze
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Au début de l’Occupation la famille Klein se réfugia à Toulouse (Haute-Garonne), dans la zone libre, qui n’était pas sous contrôle allemand. Cependant, en vertu des mesures frappant les Juifs étrangers, ils furent arrêtés par les autorités françaises en mars 1941 et internés au camp de Rivesaltes, au pied des Pyrénées. L’Organisation de Secours aux Enfants fit sortir clandestinement du camp la petite Lucienne, douze ans, l’une des trois enfants Klein, qu’elle plaça avec d’autres fillettes juives dans un établissement dirigé par les Eclaireuses Israélites de France. L’intervention du préfet permit à la maman de Lucienne et à ses deux autres enfants de quitter à leur tour le camp. Tous trois allèrent rejoindre M. Klein, envoyé dans un camp de travail obligatoire à St. Cirgues-la-Loutre, petit village de la Corrèze. Lucienne y arriva à son tour en 1942. Sa maman la confia à soeur Daniéla Haag, de l’ordre de la Divine Providence de St. Jean de Bassel, qui avait proposé de la cacher pour lui permettre de poursuivre ses études. Soeur Daniéla conduisit l’enfant au foyer Sainte Jeanne d’Arc d’Argentat. La supérieure et l’aumônier de l’établissement l’accueillirent chaleureusement. Lucienne put étudier sans avoir à payer les frais de scolarité et de pension, et on ne tenta jamais de la convertir. Après la Libération, elle apprit que d’autres enfants juifs avaient été cachés dans l’établissement. Soeur Daniéla prit soin de la fillette, lui prodigua conseils et encouragements, au mépris du danger – les Allemands procédaient à de fréquents contrôles dans le couvent. Lucienne Klein resta là jusqu’en juin 1944, date à laquelle ses parents vinrent la chercher.

    Le 16 avril 1992, Yad Vashem  – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Soeur Daniela Haag le titre de Juste parmi les Nations.