Dossier n°5209 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Maurice Dejean

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 04/08/1911
Date de décès : 11/12/1985
Profession : Voyageur de commerce

Odette (Glarner) Dejean

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 19/03/1917
Date de décès : 20/02/2006
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Marseille (13000)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Pendant les années 1940-1943, Maurice Dejean exerçait la fonction d’inspecteur à la Commission de la jeunesse et des sports à Marseille. Le 21 janvier 1943, Roger Eisinger, fondateur de la section marseillaise des Eclaireurs Israélites de France, qui se rendait à une grande manifestation scoute près de la ville, eut l’imprudence de voyager avec ses vrais papiers. Il fut arrêté à la gare, ainsi que beaucoup d’autres juifs. Heureusement, Gilbert Giraud (q.v), qui était à la tête du scoutisme français à Marseille et qui connaissait bien Roger Eisinger, assista à l’arrestation et put prévenir sa femme de ce qui s’était passé. Madame Eisinger fit appel à Maurice Dejean, qui connaissait lui aussi son mari du fait de leurs activités communes dans le scoutisme. L’inspecteur se servit de sa position et de ses contacts pour faire remettre Roger Eisinger en liberté, puis l’amena chez lui. Maurice et Odette lui sauvèrent ainsi la vie, car les Juifs arrêtés avec lui furent déportés à Sobibor, d’où ils ne devaient jamais revenir. Alors que le mouvement des Eclaireurs Israélites avait été interdit et de nombreux juifs arrêtés, Maurice Dejean procura à Roger Eisinger de faux papiers au nom d’Emmanuel Eydoux, puis l’hébergea pendant huit mois dans sa maison de campagne de La Rose, dans la banlieue de Marseille, veillant à tous ses besoins, sans demander la moindre compensation. Lorsque la situation des Juifs de la ville devint critique, Eisinger gagna Lyon où, utilisant sa fausse identité, il trouva du travail dans une ferme. Pendant toute cette période, sa femme et ses deux enfants avaient trouvé refuge chez Gilbert Giraud. Après la guerre Roger Eisinger publia de nombreux poèmes sous le pseudonyme d’Emmanuel Eydoux – le nom que lui avait attribué Maurice Dejean, l’homme auquel il devait la vie.

    Le 16 avril 1992, Yad Vashem a décerné à Maurice et Odette Dejean le titre de Juste des Nations.

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article