Dossier n°5286 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Auguste-Emile Mousson

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employé à la SNCF

Marie-Esther Mousson

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : mère de 3 enfants
    Localisation Ville : Châteaubriant (44110)
    Département : Loire-Atlantique
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Auguste-Emile & Marie Mousson
    Les Rimmer, des Juifs de Pologne, avaient fui ce pays avant la Seconde guerre mondiale pour se réfugier en France, où Robert, l’aîné de leurs enfants naquit en 1936. Ils habitaient Lens (Pas-de-Calais) où ils avaient un magasin de tissus. Lorsque les Allemands occupèrent le nord de la France en juin 1940, le secteur fut déclaré zone militaire interdite et les Rimmer partirent pour Chateaubriant (Loire-Atlantique), où ils avaient également un magasin de tissus. Leur fille, Bella, vit le jour au début de 1941. Les Rimmer avaient pour voisins Auguste et Marie Mousson, un couple qui avait trois enfants, et les deux familles devinrent amies. En juillet 1942, M. Rimmer fut arrêté par les Allemands et en octobre de la même année, Mme Rimmer, arrêtée elle aussi, fut internée dans un camp proche de Nantes avec ses deux enfants, Robert, six ans, et Bella, un an et demi. Apprenant la nouvelle, les Mousson multiplièrent les efforts pour faire remettre la famille en liberté. Marie Mousson se rendit à Nantes avec sa fille aînée et elles firent appel au commandant du camp. Il céda à leurs prières et autorisa les deux femmes à parler avec la détenue. Marie Mousson réussit à convaincre Mme Rimmer de lui confier ses enfants, lui promettant de s’en occuper jusqu’à ce qu’elle puisse rentrer chez elle. Restait à obtenir l’autorisation du commandant. Marie Mousson insista sur le fait que, nés en France, les enfants, étaient français, et il finit par accepter de les laisser partir. Mme Rimmer fut envoyée à Drancy, où se trouvait son mari, puis tous deux furent déportés à Auschwitz où ils furent assassinés. Choyés et protégés par les Mousson, Robert et Bella survécurent à l’Occupation. Bella, qui n’était qu’un bébé lorsqu’elle fut séparée de ses parents, appelait Marie « maman » et Auguste « papa ». La fillette convoitait la belle robe blanche des Premières Communiantes. Marie Mousson lui expliqua ce qu’était cette cérémonie du culte catholique, ayant soin de souligner que Bella et son frère étaient Juifs. Après la guerre, des membres de la famille vinrent reprendre Robert et Bella. Marie Mousson mourut sans revoir les petits qu’elle avait sauvés, mais Auguste Mousson fut l’invité d’honneur au mariage de Robert, vingt-trois ans après la guerre. Sa rencontre avec Robert et Bella fut un moment d’intense émotion.

    Le 20 mai 1992, Yad Vashem a décerné à Auguste Mousson et sa femme Marie Mousson le titre de Juste parmi les Nations.

    Auguste-Emile & Marie MOUSSON

    Robert & Bella chez les MOUSSON en 1943

    Documents annexes

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    Articles annexes

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