Dossier n°5287 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Denise Wimart

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 21/04/1923
Date de décès : //
Profession :

Georges Wimart

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 11/03/1925
Date de décès : //
Profession :

Jeanne (Vignoulle) Wimart

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 14/04/1896
Date de décès : //
Profession : Veuve, mère de 4 enfants
    Localisation Ville : Fraillicourt (8220)
    Département : Ardennes
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    La famille Davidowicz, des Juifs polonais, vivait à Paris avec ses quatre enfants. Le 16 juillet 1942, l’aînée, Régina, fut arrêtée lors de la grande rafle du Vel d’Hiv. Déportée à Auschwitz, elle y trouva la mort. Le reste de la famille, qui avait pu s’enfuir, aboutit à Fraillicourt dans les Ardennes. Ils eurent la chance de rencontrer Jeanne Wimart, une veuve avec quatre enfants, qui adopta les nouveaux venus. Ses deux aînés, Denise et Georges, actifs dans la Résistance, réussirent à procurer de faux papiers d’identité aux Davidowicz. Lors d’une incursion allemande dans le village en décembre 1943, les Dawidowicz se réfugièrent chez les Wimart. En janvier 1944, des gendarmes se présentèrent au domicile de la veuve. Persuadée qu’ils venaient arrêter ses amis, elle leur donna le temps de s’enfuir par la porte de derrière avant d’ouvrir. En fait les gendarmes venaient chercher Georges pour le S.T.O en Allemagne. Le jeune homme voulut s’enfuir mais sa mère lui expliqua qu’à la différence des Dawidowicz, il avait, lui, toutes les chances de revenir. Il en fut effectivement ainsi : Georges fut envoyé en Allemagne, s’évada et rentra chez lui. La présence des réfugiés était cependant devenue dangereuse dans ce village où tout le monde se connaissait. Denise leur trouva alors de nouveaux abris : dans une ferme de l’Aisne pour les parents, tandis que les trois enfants furent logés dans un appartement qu’elle possédait à Charenton, en banlieue parisienne. Malgré la séparation, elle continua à fournir du ravitaillement et des vêtements aux réfugiés jusqu’à la Libération. Après la guerre, Denise Wimart Lion écrivit : « Je n’ai fait qu’obéir à ma conscience. On peut difficilement restituer aujourd’hui le climat de peur, de tension, d’angoisse et de l’intensité de l’espoir que nous avons, ma Mère, mon frère et moi-même vécus. Puisse le bien qu’ils ont fait rappeler aux générations présentes et à venir que dans une situation tragique, d’autres attitudes que la résignation, la veulerie ou la lâcheté sont possibles. »

    Le 20 mai 1992, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Jeanne Wimart et à ses enfants Denise et Georges, le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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