Dossier n°537 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1971

Charles Kettschau

Année de nomination : 1971
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Contremaître à la mine de charbon locale

Kurt Kettschau

Année de nomination : 1971
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : 21 ans

Marthe Kettschau

Année de nomination : 1971
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Collobrières (83610)
    Département : Var
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Vers la fin de l’année 1938, après la Nuit de Cristal, la famille HEPNER quitte l’Allemagne pour Paris. En juin 40, après l’armistice, elle fuit de nouveau et s’installe à Bandol, dans le Var. En mai 1941, Jakob HEPNER et son fils Elie sont arrêtés et assignés à résidence à Collobrières, également dans le Var, sous l’étroite surveillance de la police. Les autres membres de la famille viennent les rejoindre mais en se cachant.

    A Collobrières, Jakob entretient de bons rapports avec les gendarmes qui le surveillent et il se lie également avec un Allemand, Charles KETTSCHAU, qui a obtenu la nationalité française avant la guerre et qui est contremaître à la mine de charbon locale. Ce dernier obtient à Jakob un faux permis de travail qui lui permet d’être embauché à la mine.

    Le 25 août 1942, grâce à ses bonnes relations avec les gendarmes, ceux-ci le préviennent que toute la famille sera arrêtée le lendemain à 6h. A 23h, les HEPNER quittent leur cachette pour se rendre, en compagnie de deux autres Juifs, également sur la liste des arrestations prévues, Martin STRAUSS et Fritz HIRSCH, qui demandent à Charles KETTSCHAU s’il peut cacher au moins l’un d’entre eux. Charles répond : « pas seulement un mais tous », soit 7 personnes en tout.

    Charles KETTSCHAU et sa femme sont des gens très modestes. La maison, au centre du village,  ne se compose que de deux pièces et une cuisine. Ils donnent leur lit à Madame HEPNER et ses filles et tous les autres dorment par terre.  Pendant cinq mois  ils partagèrent leur logis et leurs maigres provisions.

    Un jour les gendarmes se présentent au domicile de Charles à la recherche de Juifs ; Charles proteste énergiquement « comment pouvez-vous chercher des Juifs chez moi, je suis Allemand ! »

    Lorsque le fils KETTSCHAU, Kurt, âgé de 20 ans, qui était absent lorsque ses parents avaient accueilli les réfugiés, rentra chez lui, il comprend immédiatement la situation et félicite ses parents pour leur courageuse action.  Et il les aide à cacher et nourrir les réfugiés.

    Fritz HIRSCH tente de passer en Suisse et est hélas pris et déporté. Tous les autres restent chez les KETTSCHAU jusqu’en 1943. Mais le ravitaillement est difficile et les risques de dénonciation sont grands dans une petite localité comme Collobrières. Finalement les HEPNER et Martin STRAUSS se sauvent grâce à deux gendarmes et gagnent la Savoie où ils trouvent asile jusqu’à la Libération. Quand ils voulurent payer pour leur entretien, les KETTSCHAU refusèrent toute rémunération.

    Le 19 octobre 1971, Yad Vashem a décerné à Marthe KETTSCHAU, son mari Charles et leur fils Kurt, le titre de Justes parmi les Nations.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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