Dossier n°5452 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Thérèse (Vandevoorde) Formant

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 31/10/1915
Date de décès : //
Profession : sans profession, mère de 2 enfants
    Localisation Ville : Saint-Martin-d’Uriage (38410)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Maurice et Rachel Mendzylenski s’étaient enfuis de Pologne lors de l’invasion allemande en 1939 et avaient réussi à gagner la France. Après avoir erré de ville en ville à la recherche d’un abri, ils finirent par arriver en mars 1942 à Saint-Martin d’Uriage (Isère), où ils furent hébergés par Marie-Thérèse Formant qui s’occupa d’eux avec courage et dévouement jusqu’à la Libération en Août 1944. La jeune femme avait habité à Tourcoing jusqu’en 1940. Se retrouvant seule avec deux petits enfants quand son mari, mobilisé, fut fait prisonnier par les Allemands, elle se laissa persuader par son frère de venir s’installer à Saint-Martin d’Uriage. Celui-ci, le dominicain Henri-Dominique Vandevoorde (q.v) faisait de la Résistance. La présence de sa soeur lui fournissait une couverture convaincante, et elle l’aidait dans ses activités. Marie-Thérèse cachait des résistants pendant de courtes périodes; elle donnait surtout asile à des Juifs n’ayant pas la nationalité française. La plupart d’entre eux avaient perdu leur famille et leurs biens. Ils lui étaient envoyés par son frère et les autres membres de son réseau, en majorité des religieux. Pour sa part, elle agissait pour des raisons purement humanitaires et par conviction religieuse. Les Mendzylenski vécurent chez elle jusqu’en 1944. Un jour ils voulurent sortir de leur cachette. Arrêtés par la police locale, ils furent conduits dans un camp d’internement. Maurice réussit à s’échapper en route; Rachel ne dut sa mise en liberté qu’à l’intervention énergique de Marie-Thérése Formant. Les deux fugitifs revinrent chez elle et y demeurèrent jusqu’à la fin de l’Occupation. Elle courait pourtant d’énormes risques en les hébergeant à nouveau après leur arrestation. Son frère lui envoya une autre réfugiée, Jeanine Wolff, dont le père, avocat belge, avait péri avec tout le reste de sa famille. Marie-Thérèse lui fournit de faux papiers et l’abrita jusqu’à la fin de la guerre. Elle hébergea aussi Fanny Pessaak. Elle prévenait les trente Juifs qui logeaient dans l’hôtel du village chaque fois que son frère ou un collègue l’avertissait d’arrestations imminentes. Les réfugiés couraient alors se cacher dans les montagnes ou dans des granges abandonnées des alentours, où la jeune femme se chargeait de les ravitailler.

    Le 4 octobre 1992, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie-Thérèse Formant, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Légion d’honneur de Marie-Thérèse Formant
    Article de presse – La vallée de la Drôme
    Article de presse – Dauphiné Libéré du 24/06/2007
    Article de presse
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    Mis à jour il y a 4 mois.