Dossier n°5536 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Auguste Dureau

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 13/11/1908
Date de décés : 23/12/1962
Profession : Enseignant

Madeleine Dureau Loubie

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 21/10/1909
Date de décés : 17/10/1993
Profession : Enseignante

Localisation Ville : Châteauneuf-sur-Isère (26300)
Département : Drôme
Région : Auvergne-Rhône-Alpes

Personnes sauvées

Lieu porteur de mémoire

L'histoire

Auguste Dureau et son Ă©pouse Madeleine Ă©taient enseignants Ă  Châteauneuf-sur-Isère, petit village de la DrĂ´me. De janvier 1942 Ă  la LibĂ©ration, ils hĂ©bergèrent Walter Kaufman, un jeune juif allemand, lui sauvant ainsi la vie. Toute la famille Kaufman, Ă  l’exception d’une fille, avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e au dĂ©but de l’occupation, et ses membres internĂ©s dans diffĂ©rents camps de concentration en France. En 1941, le grand père de Walter mourut Ă  Rivesaltes. Son père fut dĂ©portĂ© Ă  Auschwitz oĂą il pĂ©rit en 1942. Sa mère, internĂ©e Ă  Gurs puis Ă  Rivesaltes, rĂ©ussit Ă  s’Ă©chapper et trouva asile dans le village protestant du Chambon-sur-Lignon, oĂą elle passa le reste de la guerre. En 1942, Walter Kaufman, qui avait alors treize ans, put sortir du camp de Rivesaltes grâce Ă  l’intervention de la Croix-Rouge. Un employĂ© de cette organisation demanda Ă  la famille Dureau d’accueillir le jeune garçon, que, sinon, les autoritĂ©s d’occupation enverraient dans un camp d’extermination. Auguste et sa femme acceptèrent sans hĂ©siter ; Madeleine fit passer Walter pour son fils illĂ©gitime. L’enfant arriva Ă  Châteauneuf-sur-Isère avec , pour tout bagage, un sac Ă  dos et un violon. Sa nouvelle famille lui fournit une fausse carte d’identitĂ©; la Croix-Rouge le munit d’une carte d’alimentation et de quelques vĂŞtements. Des liens très forts se nouèrent entre le sensible jeune garçon et Auguste Dureau. ChoyĂ© par ce couple dĂ©vouĂ©, Walter poursuivit son Ă©ducation, et reçut notamment des cours de musique. Pendant la guerre, la nourriture et les produits de base Ă©taient rationnĂ©s, difficiles Ă  se procurer, mais les Dureau ne demandèrent jamais de rĂ©munĂ©ration pour l’entretien de l’enfant. Ils le gardèrent pendant trois ans, malgrĂ© le danger – les autoritĂ©s d’occupation recherchaient en effet les adolescents juifs qui s’Ă©taient enfuis de Rivesaltes. A la LibĂ©ration, Auguste et Madeleine Dureau rendirent Walter Ă  sa maman et les deux familles devinrent amies.

Le 23 dĂ©cembre 1992, l’institut Yad Vashem de JĂ©rusalem a dĂ©cernĂ© Ă  Auguste Dureau et Ă  Madeleine son Ă©pouse le titre de Juste parmi les Nations.

 

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