Dossier n°5590 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Louise (Lemarchal) Laurent

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 11/04/1882
Date de décès : 07/11/1950
Profession : Concierge

Paulette (Laurent) Russel

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 29/09/1925
Date de décès : //
Profession : Collégienne
    Localisation Ville : Paris (75009)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Le 16 juillet 1942, lors de la grande rafle des Juifs parisiens, les policiers vinrent arrêter M. et Mme les Saltiel à leur domicile du 9ème arrondissement. Les deux filles du couple, Alice, seize ans, et Berthe « Betty », douze ans, allèrent se réfugier chez Paulette Laurent, une camarade de classe d’Alice et sa meilleure amie depuis 1935. Louise, la mère de Paulette, était concierge dans le même arrondissement. Mère de cinq enfants, elle avait du mal à les nourrir en ces temps difficile. Elle connaissait Alice et Betty qu’elle aimait bien. Courageusement, elle accepta de les héberger. Elle savait pourtant le risque qu’elle prenait et les peines sévères encourues par quiconque cachait des Juifs. Alice voulut rentrer chez elle récupérer quelques vêtements et objets de première nécessité. Louise Laurent s’y opposa, le danger étant trop grand, et envoya Paulette, sa propre fille, que personne ne connaissait dans l’immeuble des Saltiel. Au bout de trois semaines, il devint évident que le petit appartement de la concierge était trop exigu pour ses cinq enfants et les deux réfugiées. Elle réussit à placer Berthe dans un home de l’UGIF. Alice, Paulette et Louise allaient l’y voir régulièrement. Vers la fin du mois de novembre 1942, Alice retourna dans l’appartement de ses parents malgré l’opposition de Louise Laurent. Elle fut arrêtée, probablement à la suite d’une dénonciation, et internée à Drancy. Deux semaines plus tard, Paulette reçut une carte postale envoyée du camp. Elle alla voir Alice, en lui apportant du ravitaillement et du linge propre. Elle se rendit ensuite à Drancy chaque semaine. N’ayant pas la permission de rendre visite à son amie, elle prenait position devant le camp avec une grande pancarte portant son nom. A sa vue, des internés prévenaient Alice, qui communiquait alors avec Paulette par gestes ou par cris. Au mois de février 1943, Berthe fut arrêtée dans le home et internée elle aussi à Drancy. Le 11 février 1943 les deux sœurs et leur mère furent déportées à Auschwitz par le convoi 47. Aucune d’entre elles n’en revint.

    Le 31 janvier 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Louise Laurent et à sa fille Paulette Laurent, le titre de Juste parmi les Nations.