Dossier n°5592 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Magdalena Martinez

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Concierge
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Magdalena Martinez, née en Espagne en 1908, s’était établie à Paris où elle était concierge d’un immeuble situé dans le 11ème arrondissement. Deux des familles qui y habitaient étaient juives : les Studient et les Goldmyce, qui étaient les parents de Mme Studient. Deux des enfants de cette dernière habitaient avec eux. Lors des premières grandes rafles de Juifs, qui eurent lieu en août 1941 dans le 11ème arrondissement, plus de 4 000 hommes furent arrêtés, internés à Drancy, et quelque temps plus tard déportés à Auschwitz. La police française, obéissant aux ordres des autorités d’occupation, avait procédé elle-même aux arrestations. Tous ceux qui aidaient les Juifs étaient passibles de lourdes peines, pouvant aller jusqu’à la déportation. Pourtant, le jour de la rafle, Magdalena Martinez monta courageusement prévenir les Studient et leur proposa de les aider à s’installer chez les Goldmyce au troisième étage; ensuite elle leur recommanda de ne pas ouvrir la porte. Lorsque les policiers arrivèrent et lui demandèrent s’il y avait des Juifs dans l’immeuble, la concierge répondit qu’il n’y avait que les Studient, qui étaient en vacances hors de Paris. La police se contenta de cette déclaration et ne pénétra pas dans l’appartement. A deux heures de l’après-midi, la concierge monta rassurer les deux familles et leur dit que les Allemands étaient partis. Quelques jours plus tard, les Studient s’enfuirent en zone sud, laissant leur appartement et son contenu aux bons soins de.la concierge. Les Goldmyce partirent à leur tour environ un an plus tard, confiant à Magdalena Martinez une grosse somme d’argent afin qu’elle la remette à leurs enfants s’ils se retrouvaient orphelins. En octobre 1944, deux mois après la Libération, les deux familles rentrèrent à Paris et retrouvèrent leurs appartements et l’argent que la concierge avait scrupuleusement gardé. Les liens d’amitiés noués pendant l’Occupation entre Magdalena et les deux familles juives se poursuivirent bien après la Libération.

    Le 25 juillet 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Magdalena Martinez, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 4 semaines.