Dossier n°5593 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean François, Charles Sudré

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 09/12/1914
Date de décès : 27/04/1998
Profession : Secrétaire général adjoint à la mairie

Elia Odette Sudré Massuyes

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 06/01/1920
Date de décès : 04/04/2023
Profession : Couturière
    Localisation Ville : Graulhet (81300)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Jean Sudré âgé de 25 ans, était le secrétaire de la mairie de Graulhet dans le Tarn, une ville de tanneurs et de mégissiers. Au début de l’occupation en 1940, Bernard Mantoux, âgé de 17 ans et sa mère avaient quitté le Havre et s’étaient installés à Graulhet, où Bernard travaillait dans l’affaire de son oncle. A cette époque, Bernard Mantoux devient l’ami de ses voisins, Jean Sudré et sa femme Elia. Travaillant à la mairie, Jean Sudré avait accès aux cartes d’identité vierges, aux coupons d’alimentation et autres papiers d’état civil.

    L’occupation de la zone dite « libre » par les Allemands et surtout l’arrestation d’un membre de leur famille incite Bernard Mantoux et sa mère à beaucoup de prudence et à rechercher des endroits pour se cacher. C’est pourquoi, pendant quelques semaines au début de l’année 1943, les Mantoux sont dispersés. Les parents de Bernard chez un fermier, son oncle chez un ancien commissaire de police, un autre oncle chez un mégissier et Bernard chez les Sudré. Bernard y est resté de fin 1942 à début 1943. Il avait une chambre au premier étage de leur maison. Il ne sortait que le soir très tard pour ne pas éveiller les soupçons.

    Il ne reste pas longtemps caché chez eux car son travail d’employé auxiliaire lui permettait de distribuer des cartes d’alimentation à ses coreligionnaires et aux maquisards. Il a donc loué une chambre en ville.

    Les Mantoux ne furent pas les seules personnes à qui Jean Sudré fournit de faux papiers, 10 familles ont pu être sauvées telles que les Boschberg, les Bormand, les Becker, les Pflaum…. Il leur fournit donc de faux papiers avec la signature imitée du maire de la ville falsifie leur identité en modifiant les états civils. S’il avait été pris, Jean Sudré aurait pu être arrêté et déporté.

    Le 31 janvier 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné  à Jean Sudré et Elia Sudré, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse du 17/06/1993Article de presse du 17/06/1993

     




    Mis à jour il y a 12 mois.