Dossier n°5616 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne Rose, Antoinette (Joubès) Berthoumeyrou

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 04/02/1886
Date de décès : 25/01/1968
Profession : femme au foyer

Paul Berthoumeyrou

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 23/08/1883
Date de décès : 21/11/1975
Profession : Industriel, propriétaire d’une usine de conserve
    Localisation Ville : Sarlat-la-Caneda (24200)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Évacués de Metz en 1939, les Bergman, des Juifs tchécoslovaques, vinrent s’installer avec leur petite Paulette, âgée de trois ans et demi, à Saint-Céré dans le Lot. A l’été 1943, ils confièrent l’enfant aux Berthoumeyrou, qui s’étaient montrés disposés à venir en aide à cette famille déplacée démunie de tout. Paul Berthoumeyrou vivait avec Jeanne, sa femme, et Colette, leur fille de vingt et un ans, à Sarlat, dans la Dordogne. Colette s’occupa de Paulette, qui l’appelait marraine; l’enfant avait appris à répondre à ceux qui la questionnaient que ses parents avaient été tués dans un bombardement. La petite fille était bien traitée, et même plus choyée que tous les autres membres de la famille Berthoumeyrou. Paul avait une usine de conserves à côté de la maison; ses ouvriers confectionnaient des jouets pour Paulette qu’ils considéraient comme la petite-fille du patron. Tout au long de l’Occupation, la fillette fut présentée à tous – ouvriers ou étrangers – comme une orpheline chrétienne. Les Berthoumeyrou restaient pourtant en contact constant avec les parents de l’enfant et avec ses tantes qui avaient trouvé asile à Sarlat. Ils envoyaient des photos de Paulette à ses parents, et réussissaient parfois à arranger une rencontre entre l’enfant et ses tantes…. chez le coiffeur. La petite fille vécu chez eux jusqu’en 1945. Après la guerre, les Bergman retournèrent chez eux à Metz. Les familles continuèrent à développer leurs relations; les Berthoumeyrou envoyaient des colis de vêtements et de nourriture aux Bergman. Paulette, qui avait six ans à son retour à Metz, tomba gravement malade; elle alla passer cinq mois de convalescence chez les Berthoumeyrou, et, pendant les années qui suivirent, passait chez eux les vacances scolaires.

    Le 9 février 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Paul et Jeanne Berthoumeyrou le titre de Juste parmi les Nations.