Dossier n°5624 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1993

Yvette (Lassus) Cross-Babiole

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 28/04/1910
Date de décès : 16/06/1995
Profession : Employée aux établissements ZUBER
    Localisation Ville : Paris (75000)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Yvette Cross Babiole
    C’est en 1930 que Berthe Cheven fit la connaissance d’Yvette Babiole (qui devint plus tard madame Cross). Toutes deux travaillaient aux Etablissements Zuber à Paris. Devenues très amies, elles continuèrent à se voir lorsque, mariées l’une et l’autre, elles cessèrent de travailler. Lors des grandes rafles de juillet 1942, Berthe était à la maison avec sa plus jeune soeur, Madeleine. Son mari, Lazare Hammer, un Juif de Pologne, était interné depuis 1941 au camp de Beaune-la-Rolande. Les deux enfants du couple, Georges, huit ans et Annie, trois ans, avaient été cachés à la campagne. Au cours d’une rafle, des policiers arrêtèrent tous les locataires juifs de l’immeuble de Berthe. Affolée et désemparée, la jeune femme téléphona à son amie Yvette. Cette dernière envoya immédiatement une voiture chercher les deux soeurs. Berthe et Madeleine passèrent une dizaine de jours chez Yvette. Pendant cette période, Berthe réussit à soudoyer un garde du camp de Beaune-la-Rolande, qui laissa son mari s’enfuir. Ainsi réunis, les Hammer décidèrent de quitter Paris et de passer en zone sud. Madeleine, elle, se chargerait d’aller chercher les enfants et de leur faire franchir la ligne de démarcation. A cet effet, Yvette lui prêta généreusement et courageusement son propre livret de famille, sans même en informer son mari. Tandis que Berthe et Lazare arrivaient à bon port, Madeleine et les enfants furent arrêtés dans le train et internés à Tours. Une nouvelle fois, Yvette vint au secours de la famille. Elle se rendit immédiatement à Tours, se présenta au camp de détention et réclama avec véhémence la remise en liberté des deux petits, proclamant qu’elle les connaissait depuis leur naissance. Après une vive discussion avec le commandant du camp, elle obtint gain de cause. Elle ne put malheureusement rien faire pour Madeleine, qui fut déportée et ne revint pas des camps de la mort. Bien des années plus tard, Yvette vit le film « Choah » au cinéma. Bouleversée, elle se mit à la recherche de ses amis juifs survivants, qu’elle retrouva.

    Le 31 décembre 1993, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Yvette Cross-Babiole le titre de Juste parmi les Nations. 

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