Les Justes
Marie (Baudin) Geneste
Année de nomination : 1993Date de naissance : 01/07/1911
Date de décès : 19/04/1991
Profession : Institutrice
Robert Anatole Geneste
Année de nomination : 1993Date de naissance : 02/07/1909
Date de décès : 19/02/1996
Profession : Menuisier, Ebéniste
Département : Dordogne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Lorsque toute la population de Strasbourg fut évacuée au début de la guerre, la famille Kosmann se réfugia à Vichy. Il y avait là les parents, leur fille de neuf ans, Mady, deux grands parents et deux tantes de la fillette. En novembre 1943, un an après l’occupation du sud de la France par les Allemands, les Kosmann s’enfuirent de Vichy. Suivant le conseil que leur avaient donné des amis, ils se rendirent à Siorac, en Dordogne. Là, le secrétaire de mairie, Jean Brassier, les aida à obtenir de faux-papiers et ils trouvèrent un logement. Mais les propriétaires, des personnes âgées, redoutaient que les autorités ne découvrent qu’ils hébergeaient des Juifs et leur demandèrent de partir. N’en pouvant plus, l’une des deux grand-mères se suicida la nuit même. Le choc de cette tragédie poussa les parents de Mady à chercher un asile sûr pour leur fille. Ils firent appel à Marie Geneste, une institutrice. Après en avoir discuté avec Robert, son mari, elle se déclara prête à héberger Mady dans sa maison, située dans le village voisin de Berbiguière. La fillette y vécut de décembre 1943 à la Libération, en août 1944. Marie Geneste, que tout le monde appelait Mimi, était l’unique institutrice de l’école du village, que fréquentaient tous les enfants. Elle s’occupa de Mady avec dévouement et rassura ses parents : elle garderait leur fille s’il leur arrivait malheur. Malgré le danger, l’institutrice cacha plusieurs fois les Kosman dans le grenier de sa maison lorsque la rumeur annonçait des rafles à Siorac. Pour ne pas éveiller les soupçons, Robert et Marie Geneste présentaient la fillette comme leur nièce. L’enfant allait à la messe avec eux le dimanche, mais ils lui avaient expliqué qu’elle pouvait réciter ses propres prières, à condition de le faire en silence et de ne pas attirer l’attention. Les liens d’amitié entre la famille Geneste et la famille Kosman persistèrent après la guerre. Lorsque Marie Geneste apprit que Mady Kosman s’était adressée à Yad Vashem pour lui faire conférer le titre de Juste parmi les Nations, elle commença par s’y opposer, disant qu’elle s’était contentée d’agir avec humanité et ne méritait pour cela aucune récompense.
Le 28 février 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Robert et Marie Geneste, le titre de Juste parmi les Nations.