Dossier n°5662 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Geneste Baudin

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 01/07/1911
Date de décès : 19/04/1991
Profession : Institutrice

Robert Anatole Geneste

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 02/07/1909
Date de décès : 19/02/1996
Profession : Menuisier, Ebéniste
    Localisation Ville : Berbiguieres (24220)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Personnes sauvées

    Cérémonies

    L'histoire

    Lorsque toute la population de Strasbourg fut évacuée au début de la guerre, la famille Kosmann se réfugia à Vichy. Il y avait là les parents, leur fille de neuf ans, Mady, deux grands parents et deux tantes de la fillette. En novembre 1943, un an après l’occupation du sud de la France par les Allemands, les Kosmann s’enfuirent de Vichy. Suivant le conseil que leur avaient donné des amis, ils se rendirent à Siorac, en Dordogne. Là, le secrétaire de mairie, Jean Brassier, les aida à obtenir de faux-papiers et ils trouvèrent un logement. Mais les propriétaires, des personnes âgées, redoutaient que les autorités ne découvrent qu’ils hébergeaient des Juifs et leur demandèrent de partir. N’en pouvant plus, l’une des deux grand-mères se suicida la nuit même. Le choc de cette tragédie poussa les parents de Mady à chercher un asile sûr pour leur fille. Ils firent appel à Marie Geneste, une institutrice. Après en avoir discuté avec Robert, son mari, elle se déclara prête à héberger Mady dans sa maison, située dans le village voisin de Berbiguière. La fillette y vécut de décembre 1943 à la Libération, en août 1944. Marie Geneste, que tout le monde appelait Mimi, était l’unique institutrice de l’école du village, que fréquentaient tous les enfants. Elle s’occupa de Mady avec dévouement et rassura ses parents : elle garderait leur fille s’il leur arrivait malheur. Malgré le danger, l’institutrice cacha plusieurs fois les Kosman dans le grenier de sa maison lorsque la rumeur annonçait des rafles à Siorac. Pour ne pas éveiller les soupçons, Robert et Marie Geneste présentaient la fillette comme leur nièce. L’enfant allait à la messe avec eux le dimanche, mais ils lui avaient expliqué qu’elle pouvait réciter ses propres prières, à condition de le faire en silence et de ne pas attirer l’attention. Les liens d’amitié entre la famille Geneste et la famille Kosman persistèrent après la guerre. Lorsque Marie Geneste apprit que Mady Kosman s’était adressée à Yad Vashem pour lui faire conférer le titre de Juste parmi les Nations, elle commença par s’y opposer, disant qu’elle s’était contentée d’agir avec humanité et ne méritait pour cela aucune récompense.

    Le 28 février 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Robert et Marie Geneste, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 3 semaines.