Dossier n°5688 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcel Trochel

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 24/07/1904
Date de décès : 01/12/1982
Profession : Tailleur

Yvonne Trochel Jolif

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 11/05/1908
Date de décès : 02/11/1988
Profession : Comptable
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Wolff AKERMAN est juif d’origine polonaise et tailleur de profession, il arrive en France, à Paris entre les deux guerres et vient travailler comme ouvrier tailleur chez Joseph JOLIF qui s’était installé comme Tailleur sur mesure 292 Boulevard Voltaire à Paris 11ème en 1912. Blessé pendant la guerre de 1914-1918, il meurt en 1938 et son fils Marcel TROCHEL, prend sa suite à la tête de l’entreprise. Quelques années plus tard, Wolff s’installe, à son compte, en appartement, dans le quartier de la République tout en restant « apiéceur » pour Marcel Trochel. Heureusement, cet appartement possédait une porte blindée et, lorsque les Allemands sont venus pour arrêter la famille AKERMAN, ils n’ont pas pu défoncer la porte et, au petit matin, la concierge est montée les prévenir que la voie était libre. Ils sont alors partis avec leur fils Bernard qui avait 10 ans et leurs valises et sont arrivés à la boutique de Marcel et Yvonne Trochel, au 292 Boulevard Voltaire. Rebecca Akerman, qui était Française, est allée se réfugier dans sa famille, Marcel est devenu tuteur du jeune Bernard et Wolff Akerman s’est installé dans une chambre de bonne au 6ème étage de l’immeuble. Marcel, Yvonne et leurs deux enfants prenaient de gros risques. C’était une situation très tendue car il y avait souvent des alertes et, dans ces cas-là, Wolff Akerman descendait à la cave avec les autres habitants de l’immeuble et il n’a, heureusement jamais été dénoncé. En mai 1944, Marcel et Yvonne Trochel, de peur d’être arrêtés et déportés, décident de mettre leurs deux enfants âgés de 5 et 8 ans, à l’abri en les envoyant, accompagnés par la Grand-Mère maternelle, en Bretagne, à BRUZ, pays dont était originaire Marcel. Ils sont arrivés à Bruz le mercredi 3 mai et par malheur, le village a été bombardé par erreur dans la nuit du 7 au 8 mai et malheureusement ils ont tous été tués dans ce bombardement. Le village a été complètement anéanti. Malgré ce grand malheur Marcel et Yvonne ont continué leur œuvre de sauvetage. A la libération, les résistants viennent arrêter le voisin du 2ème étage qui avait été vu parlant avec des allemands (il était alsacien) ils voulaient le fusiller dans la cour de l’immeuble mais Yvonne qui était très énergique fit descendre Wolff Akerman de sa chambre pour prouver que ce voisin n’était pas collabo, que Wolff n’avait jamais été dénoncé et le peloton d’exécution quitta l’immeuble. Les deux familles sont toujours restées en relation étroite

    Le 14 avril 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marcel et Yvonne Trochel le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 2 mois.