Dossier n°5753 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Antoine Arnoux

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Hélène Arnoux

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Modiste, propriétaire d’un atelier de modistes

Marie-Louise Arnoux

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Tronsanges (58400)
    Département : Nièvre
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, les Lévy, des Juifs originaires de Bulgarie, vivaient à Paris. M. Lévy était propriétaire d’un salon de coiffure pour homme; sa femme travaillait dans l’atelier de modiste d’Hélène Arnoux. Le couple avait une fillette de douze ans, Bienvenida. Plusieurs Juifs bulgares, amis des Lévy, furent arrêtés au début du mois de septembre 1942. Les Lévy ne furent donc guère étonnés de voir arriver des policiers en civil au matin du 15 septembre. Heureusement, ils se présentèrent à une heure où les Juifs avaient le droit d’être hors de leur domicile; aussi les Lévy, terrorisés, firent mine de ne pas entendre les hurlements et se tinrent coi. Convaincus qu’ils n’étaient pas chez eux, les policiers repartirent. Un peu plus tard, Hélène Arnoux arriva, venant voir pourquoi Mme Lévy ne s’était pas présentée au travail. Apprenant que la famille était menacée de déportation, elle leur proposa immédiatement de venir se cacher dans la cave de l’immeuble où elle avait son atelier. La nuit même, Hélène Arnoux accompagna Bienvenida au foyer de ses parents à Trosange, un village de la Nièvre. L’adolescente, âgée alors de quinze ans, passa les trois années qui suivirent au foyer d’Antoine et de Marie-Louise Arnoux, qui la traitèrent comme leur propre petite-fille. Pendant toute cette période, elle n’eut pas à souffrir de la curiosité des voisins, et était par ailleurs convaincue que ses parents étaient eux aussi en sécurité. En fait ils restèrent cachés dans la cave d’Hélène Arnoux jusqu’en décembre 1942. Madame Lévy allait travailler tous les matins; son mari, dont le salon de coiffure pour hommes avait été confisqué, restait dans la cave à l’attendre. Un jour, n’en pouvant plus il sortit pour respirer un peu d’air frais et fut arrêté (il fut interné à Drancy puis déporté à Auschwitz dont il ne revint pas). A son retour, Madame Lévy, constatant l’absence de son mari, crut d’abord que sa retraite avait été découverte; Hélène décida alors de l’héberger dans son propre appartement, où elle resta jusqu’à la Libération. Elle lui achetait également du tissu, lui permettant ainsi de s’occuper et de gagner un peu d’argent. Les relations d’amitié entre Bienvenida et sa mère et la famille Arnoux se poursuivirent après la guerre.

    Le 6 juin 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Antoine et Marie-Louise et leur fille Hélène, le titre de Juste parmi les Nations.

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 3 mois.