Dossier n°5770 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Paul Laurent

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 26/12/1904
Date de décès : 10/01/1984
Profession : Contremaître dans une grande fabrique de verre

Lucienne Augustine (Chaumet) Laurent

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 14/05/1907
Date de décès : 12/04/1993
Profession : Corsetière
    Localisation Ville : Reims (51100)
    Département : Marne
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    André et Lucienne Laurent avec leur fils ClaudeLes Ejnes, Juifs d’origine polonaise, s’étaient établis avant la guerre à Reims (Marne) où ils vivaient avec leurs trois fils, Henri, né en 1921, Maurice, né en 1923 et Serge, né en 1924. En 1941, la situation des Juifs dans la France occupée devint de plus en plus périlleuse et les arrestations se multiplièrent. Maurice Ejnes était alors apprenti auprès d’André Laurent, contremaître dans une grande fabrique de verre à Reims. André, qui frisait la quarantaine, était marié et père de deux enfants, un garçon de dix ans et une petite fille d’un an et demi. Il savait que Maurice était juif et lui offrit généreusement son aide, lui proposant même de cacher la famille en cas de nécessité. Au début de l’année 1942, M. et Mme Ejnes apprirent qu’ils figuraient sur la liste de Juifs à arrêter et quittèrent leur appartement. Leurs trois fils trouvèrent asile chez les Laurent qui les accueillirent chaleureusement malgré le danger qu’ils couraient en hébergeant des Juifs. Comme ils étaient recherchés, les garçons ne pouvaient faire renouveler leurs cartes d’alimentation. André et Lucienne partagèrent avec eux leurs maigres rations. Au bout de deux mois, Henri et Maurice quittèrent Reims; Serge vécut encore un an et demi chez les Laurent avant de s’enfuir à son tour. Il partit pour Lyon avec l’aide d’un collègue, Daniel Bachet (q.v.). Les Laurent vinrent également en aide à Esther Kiski, la cousine des Ejnes, qui arriva chez eux après le départ des trois frères. Lucienne Laurent lui donna la carte d’identité qu’elle avait jeune fille et Esther devint « Lucienne Chauvet » jusqu’à la Libération.

    Le 21 juillet 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à André et Lucienne Laurent, le titre de Juste parmi les Nations. 

     




    Mis à jour il y a 9 mois.