Dossier n°5771 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Daniel Bachet

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 06/12/1925
Date de décès : //
Profession : Diplômé d’une école de commerce HEC, embauché dans une firme de textile
    Localisation Ville : Reims (51100)
    Département : Marne
    Région : Grand-Est

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Daniel Bachet en 1944

    Daniel Bachet en 1944

    Au mois de juillet 1941, Serge Ejnes et son ami Daniel Bachet obtinrent leur diplôme de commerce dans une école de Reims et furent embauchés par la firme de textile Lelange. Lorsque les lois raciales commencèrent à être appliquées à Reims et que les premiers juifs furent arrêtés, Bachet déclara à son ami qu’il était prêt à l’aider en cas de besoin. Toutefois S. Ejnes passa à Lyon, en zone non occupée en été 1942, échappant ainsi aux rafles massives de Juifs dans la zone occupée par les Allemands. Ce n’est que vers la fin de l’année 1943, alors que la France tout entière était occupée, qu’il accepta l’offre de son ami. La Gestapo recherchait son frère; Serge craignait d’être arrêté car il portait le même nom de famille. Il demanda donc à Daniel Bachet de lui fournir de faux papiers. Après en avoir discuté avec sa mère, Daniel arriva à la conclusion que la meilleure façon de sauver son ami juif serait de lui envoyer sa propre carte d’identité – en remplaçant sa photo par celle de Serge. La carte, enfouie dans un sac de pommes de terre et envoyée par la poste de Reims à Lyon par la mère de Daniel arriva à bon port et permit à Serge Ejnes de rester à Lyon jusqu’à la Libération. Personne ne le recherchait, nul ne savait qu’il était juif. Il fut plusieurs fois contrôlé, notamment à la gare et dans les transports en commun, mais sa carte d’identité ne souleva aucun soupçon. Parallèlement, Bachet, resté à Reims, se présenta au commissariat de police pour déclarer la perte de sa carte d’identité et s’en fit délivrer une nouvelle. Ainsi, deux personnes ayant la même identité vivaient en deux endroits différents. Si l’un avait été pris, il ne fait pas de doute qu’ils auraient été tous les deux arrêtés et déportés. Daniel Bachet et Serge Ejnes demeurèrent amis après la guerre, même après que Serge se fut installé en Israël.

    Le 21 juillet 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Daniel Bachet, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 3 mois.