Dossier n°5784 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1993

Martha Schmidt

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 24/05/1900
Date de décès : //
Profession : Nurse suissesse
    Localisation Ville : Saint-Anthème (63660)
    Département : Puy-de-Dôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Martha Schmidt, Suissesse née en 1900, lia son sort à celui des Cohen, Juifs de Salonique, émigrés à Montpellier (Hérault) où ils avaient créé un commerce de textiles. Les Cohen l’avaient engagée comme nurse en 1937 pour leur troisième fille, Josiane, qui venait de naître. En fait, elle s’occupa également des deux autres filles, Rachel, huit ans, et Liliane, cinq ans, qui l’appelaient « Soeur Martha ». En septembre 1939, Martha partit prendre son congé annuel auprès de ses parents à Zürich. M. Cohen lui expliqua qu’elle n’était pas tenue de revenir et qu’elle pouvait rester en sécurité dans son pays. Refusant d’abandonner les enfants, Martha rejoignit son poste après les vacances. Lorsque, en novembre1942, les Allemands occupèrent le sud de la France, les Cohen durent prendre la fuite sans délai, car les efforts déployés par M. Cohen pour secourir les enfants juifs internés dans les camps de Gurs et de Rivesaltes avaient attiré l’attention sur lui. Pendant presqu’un an, les Cohen trouvèrent refuge à Monaco, où naquit leur quatrième fille, Danièle. Mais en septembre 1943, les Allemands occupèrent également cette zone précédemment sous contrôle italien, et les Cohen s’enfuirent à nouveau. Cette fois, ils décidèrent de se séparer des petites, qui partirent avec Martha Schmidt, qu’elles appelaient « tata » à Saint-Anthème (Puy-de-Dôme), ville natale d’un collègue de leur père, M. Chauvin. Ce dernier avait accepté de les héberger dans sa propriété. Par prudence, les petites n’en sortaient presque jamais. M. Chauvin les avait présentées comme ses filles mais plus d’un villageois avait des soupçons. « Soeur » Schmidt prit en charge la conduite de la maison, s’occupa de l’éducation des enfants et, malgré la peur constante d’une dénonciation, donna aux quatre petites le sentiment d’être en sécurité. A l’été 1944, il y eut néanmoins un dénonciateur, et des agents de la Gestapo arrivèrent au village. Cependant, pour des raisons restées mystérieuses, ils repartirent sans arrêter les quatre filles Cohen. Après la guerre, Martha Schmidt resta vingt ans encore avec les Cohen, devenant pour les filles une grand-mère bien-aimée. Un jour, Liliane lui demanda pourquoi elle avait risqué sa vie pour elles, et Martha répondit : « Un homme comme ton père, j’étais sûre que Dieu ne permettrait pas qu’on touche à ses enfants. »

    Le 25 juillet 1993, Yad Vashem a décerné à Martha Schmidt le titre de Juste parmi les Nations.

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