Les Justes
Lucie Landré
Année de nomination : 1993Date de naissance : 20/05/1901
Date de décès : 21/04/2003
Profession : Institutrice
Département : Charente
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
Les Juifs étrangers apatrides qui s’étaient réfugiés à Angoulême (Charente) furent arrêtés lors de la grande rafle déclenchée au lendemain de Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, à l’automne 1942. La police vint chercher les Wegner, des Juifs polonais qui s’étaient établis en France à la fin des années vingt, à leur domicile et les fit monter dans le car où s’entassaient déjà les autres juifs arrêtés. Les deux filles du couple, Renée, quatorze ans, et Charlotte, dix ans, dont les noms ne figuraient pas sur la liste des personnes à arrêter, furent laissées dans l’appartement. Deux des professeurs des gamins, Eliette Cordelier (q.v.) et Lucie Landré, avaient assisté à la scène. Les Wegner connaissaient Lucie Landré. Pendant qu’ils attendaient, dans la grande salle de la mairie, leur transfert dans un camp, ils réussirent à lui faire parvenir une lettre lui demandant de s’occuper des petites s’il leur arrivait malheur. Lucie décida courageusement de venir en aide aux enfants et, avec Eliette Cordelier, mit au point un plan d’action qui leur sauva la vie. Il fallait tout d’abord leur faire franchir la ligne de démarcation : c’était la partie la plus dangereuse de l’opération. Elle contacta donc Georges Delaby (q.v.), un passeur, qui accepta de s’occuper des deux sœurs. Ensuite, elle remit à Charlotte et à Renée de faux papiers et les installa dans le train où M. Delaby les attendait. En zone sud, les parents d’Eliette Cordelier s’étaient déclarés prêts à les accueillir. A la suite de cette action, la Gestapo mit Lucie Landré sur sa liste de personnes recherchées; heureusement, la jeune femme ne fut jamais prise. La guerre terminée, Lucie se chargea de remettre Charlotte et Renée, dont les parents avaient été déportés et devenues orphelines, à l’organisation juive OSE qui les plaça dans un cadre familial et éducatif approprié. Lucie resta longtemps en contact avec les enfants qu’elle appelait affectueusement « mes petites juives ».
Le 1er août 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucie Landré le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse octobre 1994 |
Articles annexes