Dossier n°5825 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jacques Toulat

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 20/10/1909
Date de décès : 31/03/1996
Profession : Maire de Chauvigny, notaire honoraire
    Localisation Ville : Chauvigny (86300)
    Département : Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, Jacques Toulat était, à trente ans, le jeune maire de Chauvigny (Vienne). A la fin de l’année 1939, la population de Bouzonville (Moselle) fut évacuée vers l’intérieur comme l’ensemble de celle des régions limitrophes de l’Allemagne. La communauté juive de la ville se regroupa à Bouzonville. Il y avait là 75 personnes et notamment les familles Kroll, Salomon, Bloch, Hanau, Lévy, Lion, Max, Michel, Sieskind, Israël, Herman, Rubin, Fried, Singer et Keller. Les 75 réfugiés allèrent s’inscrire à la mairie, et la mention « Juif » fut dûment portée sur les registres. La population locale les accueillit chaleureusement, ils trouvèrent du travail et purent obtenir un local pour servir de synagogue. Ils vécurent à Chauvigny sans être inquiétés même lorsque les Allemands occupèrent la totalité de la France à la fin de l’année 1942. Cependant, en mai 1944, les autorités municipales et la gendarmerie reçurent l’ordre de rassembler tous les Juifs en vue de leur déportation. Le maire, Jacques Toulat, assisté du gendarme Alain Bonneau et de Camille Thibault (q.v.), commandant de la gendarmerie, conjuguèrent leurs efforts pour sauver les Juifs de Chauvigny. La veille du rassemblement prévu, le maire envoya Alain Bonneau et Camille Thibault, en civil, donner l’alerte de maison en maison et prévenir les Juifs d’avoir à quitter la ville sans tarder. Les gendarmes n’étaient certes pas tenus d’obéir au maire, mais s’acquittèrent de cette mission – tous deux faisaient partie de la Résistance. La nuit même, tous les Juifs quittèrent Chauvigny, échappant à l’arrestation et à la déportation. Le lendemain, leurs noms furent supprimés de tous les registres. Lorsque les miliciens se présentèrent, on leur dit qu’il n’y avait pas de Juifs à Chauvigny.

    Le 22 août 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jacques Toulat le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    A la déclaration de la guerre, en septembre 1939, la communauté juive de Bouzonville (Moselle), située à la frontière allemande, est évacuée vers Chauvigny (Vienne). Les 75 réfugiés vont s’inscrire à la mairie, et la mention  » juif  » est apposée sur leur carte d’identité. Ils sont accueillis chaleureusement, trouvent du travail, un local est mis à leur disposition pour servir de synagogue. Lorsque les troupes allemandes arrivent à Chauvigny, les autorités municipales et la gendarmerie reçoivent l’ordre de rassembler tous les Juifs, en vue de leur déportation. Le Maire, Jacques Toulat et le commandant de la gendarmerie, Alphée Bonnaud, conjuguèrent leurs efforts pour sauver les juifs de Chauvigny. La veille du rassemblement, Alphée Bonnaud, assisté de Camille Thibault, tous deux en civil, vont de porte en porte, donner l’alerte. Les Juifs quittent la ville, échappant ainsi à l’arrestation et à une mort probable. Alphée Bonnaud a pris un risque considérable et sauvé la vie des 75 Juifs de Chauvigny. Par un hasard extraordinaire, le petit-fils d’Alphée Bonnaud, Jean-Luc Sevaux, fut lui-même nommé à la tête de la brigade de gendarmerie de Chauvigny. Et c’est sa tante, Réjane Catelain, qui reçoit la Médaille des Justes parmi les Nations décernée à son père, Alphée Bonnaud.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie ToulatInvitation cérémonie Toulat
    Article de presse - La nouvelle république du 07/03/1994Article de presse – La nouvelle république du 07/03/1994

     




    Mis à jour il y a 7 mois.