Les Justes
Jacques Toulat
Année de nomination : 1993Date de naissance : 20/10/1909
Date de décès : 31/03/1996
Profession : Maire de Chauvigny, notaire honoraire
Département : Vienne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Lorsque la guerre éclata, Jacques Toulat était, à trente ans, le jeune maire de Chauvigny (Vienne). A la fin de l’année 1939, la population de Bouzonville (Moselle) fut évacuée vers l’intérieur comme l’ensemble de celle des régions limitrophes de l’Allemagne. La communauté juive de la ville se regroupa à Bouzonville. Il y avait là 75 personnes et notamment les familles Kroll, Salomon, Bloch, Hanau, Lévy, Lion, Max, Michel, Sieskind, Israël, Herman, Rubin, Fried, Singer et Keller. Les 75 réfugiés allèrent s’inscrire à la mairie, et la mention « Juif » fut dûment portée sur les registres. La population locale les accueillit chaleureusement, ils trouvèrent du travail et purent obtenir un local pour servir de synagogue. Ils vécurent à Chauvigny sans être inquiétés même lorsque les Allemands occupèrent la totalité de la France à la fin de l’année 1942. Cependant, en mai 1944, les autorités municipales et la gendarmerie reçurent l’ordre de rassembler tous les Juifs en vue de leur déportation. Le maire, Jacques Toulat, assisté du gendarme Alain Bonneau et de Camille Thibault (q.v.), commandant de la gendarmerie, conjuguèrent leurs efforts pour sauver les Juifs de Chauvigny. La veille du rassemblement prévu, le maire envoya Alain Bonneau et Camille Thibault, en civil, donner l’alerte de maison en maison et prévenir les Juifs d’avoir à quitter la ville sans tarder. Les gendarmes n’étaient certes pas tenus d’obéir au maire, mais s’acquittèrent de cette mission – tous deux faisaient partie de la Résistance. La nuit même, tous les Juifs quittèrent Chauvigny, échappant à l’arrestation et à la déportation. Le lendemain, leurs noms furent supprimés de tous les registres. Lorsque les miliciens se présentèrent, on leur dit qu’il n’y avait pas de Juifs à Chauvigny.
Le 22 août 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jacques Toulat le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
A la déclaration de la guerre, en septembre 1939, la communauté juive de Bouzonville (Moselle), située à la frontière allemande, est évacuée vers Chauvigny (Vienne). Les 75 réfugiés vont s’inscrire à la mairie, et la mention » juif » est apposée sur leur carte d’identité. Ils sont accueillis chaleureusement, trouvent du travail, un local est mis à leur disposition pour servir de synagogue. Lorsque les troupes allemandes arrivent à Chauvigny, les autorités municipales et la gendarmerie reçoivent l’ordre de rassembler tous les Juifs, en vue de leur déportation. Le Maire, Jacques Toulat et le commandant de la gendarmerie, Alphée Bonnaud, conjuguèrent leurs efforts pour sauver les juifs de Chauvigny. La veille du rassemblement, Alphée Bonnaud, assisté de Camille Thibault, tous deux en civil, vont de porte en porte, donner l’alerte. Les Juifs quittent la ville, échappant ainsi à l’arrestation et à une mort probable. Alphée Bonnaud a pris un risque considérable et sauvé la vie des 75 Juifs de Chauvigny. Par un hasard extraordinaire, le petit-fils d’Alphée Bonnaud, Jean-Luc Sevaux, fut lui-même nommé à la tête de la brigade de gendarmerie de Chauvigny. Et c’est sa tante, Réjane Catelain, qui reçoit la Médaille des Justes parmi les Nations décernée à son père, Alphée Bonnaud.
Documents annexes
Invitation cérémonie Toulat | |
Article de presse – La nouvelle république du 07/03/1994 |