Dossier n°5839 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jacques Pelletier

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cultivateur, employé chez Pouplain

Louise (Moinard) Pelletier

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Saint-Léger-de-la-Martinière (79500)
    Département : Deux-Sèvres
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Albert et Lucie Lazare habitaient Metz avec leurs trois enfants, Micheline, née en 1927, Colette, née en 1929 et Jean, né en 1933. Après bien des vicissitudes, la famille, qui avait été contrainte de quitter Metz à l’approche des Allemands, s’installa à Coulon (Deux-Sèvres) dans le courant de l’automne 1942. Les Allemands envahirent alors l’ensemble du territoire français. Dans la nuit du 26 janvier 1944, des gendarmes français vinrent arrêter les parents sous les yeux des voisins; l’un d’eux, professeur à l’école que fréquentaient les enfants, réussit à détourner l’attention des policiers et à emmener les petits tandis qu’Albert et Lucie montaient dans le camion. Micheline, Colette et Jean passèrent cette nuit là, et la suivante, cachés dans le grenier de l’école pendant que les gendarmes les cherchaient. La fille du professeur se rendit au village de St.Léger de la Martinière, en Vendée, à une cinquantaine de kilomètres de Coulon, où elle pensait trouver un refuge pour les enfants. Jean, qui avait neuf ans, fut confié à Jacques et Louise Pelletier. Le couple, qui avait deux enfants, accueillit le petit juif comme un troisième enfant et se déclara prêt à l’adopter à la Libération. Auguste et Marie-Louise Garnaud, des fermiers qui avaient eux-mêmes deux filles, acceptèrent d’héberger Colette et Micheline. Leur ferme était située dans un endroit isolé et difficile d’accès; les Allemands y venaient rarement. Toutefois, une visite des gendarmes ou des Allemands était toujours possible. Courageusement, les fermiers donnaient asile à des maquisards et des réfractaires au service du travail obligatoire. Les deux petites Lazare arrivèrent chez eux démunies de tout et sans personne pour payer pour leur entretien. Auguste et Marie-Louise Garnaud prirent pourtant soin d’elles avec chaleur et dévouement jusqu’à la Libération, six mois plus tard. Ils étaient même prêts eux aussi à les adopter; toutefois, apprenant que leur mère, enceinte de sept mois au moment de son arrestation, n’avait pas été déportée et avait mis au monde une nouvelle petite fille, ils se donnèrent beaucoup de mal, et bravèrent de grands risques, pour parvenir à lui donner des nouvelles des fillettes. Albert Lazare, gravement malade, n’avait pas été déporté lui non plus, du fait de son état de santé. Il succomba quelques mois plus tard. A la Libération, Lucie Lazare vint rechercher son fils et ses deux filles. Les liens d’amitié noués entre les Pelletier, les Garnaud et la jeune veuve et ses enfants perdurèrent de longues années durant après la guerre.

    Le 26 septembre 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jacques et Louise Pelletier et à Auguste et Marie-Louise Garnaud, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 7 mois.