Les Justes
Lucie Cartier
Année de nomination : 1971Date de naissance : 06/07/1894
Date de décès : //
Profession : Employée de commerce
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
Lieu porteur de mémoire
Cérémonies
L'histoire
En 1942 les Allemands arrêtèrent la famille Mol, des Juifs polonais qui s’étaient enfuis de Belgique, à la frontière entre la France et la Suisse où ils tentaient se réfugier. Les parents furent déportés vers l’est mais la police française envoya leur petit garçon de trois ans, Freddy, dans un monastère d’où il fut transféré dans un home juif à Paris, établissement qui était sous le contrôle des autorités. La famille Weill, des Juifs français, fit sortir illégalement l’enfant de ce home et le recueillit dans son foyer. Vers la fin de l’année 1943, la police française se mit à la recherche du petit Freddy et retrouva ses traces après son départ du monastère. Le garçonnet fut sauvé grâce à Lucie Cartier, qui avait travaillé comme caissière chez les Weill avant la guerre. Ces derniers furent avertis par un ami travaillant à la préfecture de Paris qu’une nouvelle rafle de Juifs était imminente et que leur nom se trouvait sur la liste. Ils devaient quitter immédiatement leur domicile et se cacher. Lucie Cartier, qui savait que donner asile à des Juifs était dangereux, mit pourtant l’appartement de ses parents à la disposition des Weill, qui y vécurent jusqu’à la Libération. Quant au petit Freddy, elle le cacha dans un autre logement, dans la banlieue de Paris, et s’occupa de lui avec dévouement pendant de nombreux mois, jusqu’à la Libération. Elle risqua sa vie pour des raisons humanitaires et par affection pour son ancien patron. Après la guerre, Freddy Mol s’installa en Israël où il fonda son foyer. Lucie Cartier fit des économies pour aller lui rendre visite, à lui et à ses enfants en Israël.
Le 9 mai 1971, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucie Cartier, le titre de Juste parmi les Nations.