Dossier n°5853A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1993

Magdeleine Lisette Frimat- Holzapfel

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 22/07/1914
Date de décès : 28/07/1993
Profession : Etudiante en médecine
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Magdeleine Lisette FRIMAT-HOLZAPFEL
    Claude Blum naquit à Paris en septembre 1938. Son père, Frédéric Blum, était un Juif allemand qui avait immigré en France avec son frère dès 1933. Les deux frères avaient trouvé refuge chez Augustine Clerc, à Lyon, qui les engagea comme commerciaux pour sa société. Tandis que son frère resta à Lyon, Frédéric, chargé du Nord de la France, s’installa à Paris. C’est là qu’il fit la connaissance de sa femme, Charlotte. En septembre 1942, la situation étant devenue trop dangereuse à Paris, Frédéric organisa des faux-papiers et un passeur pour que sa femme et son fils passent en zone libre et aillent à Lyon, où il les rejoindrait plus tard. Mais à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) sur la ligne de démarcation, la Gestapo et la Milice surgirent dans le train, violentèrent la mère et le fils jusqu’à ce qu’ils avouent leur vrai nom. Ils furent arrêtés tous les deux. Claude avait quatre ans lorsqu’il vit partir sa mère… pour toujours. Charlotte fut transférée à Drancy, puis déportée à Auschwitz. Pendant son funeste trajet cependant, elle réussit à écrire à une tante de Claude à Paris. Mais celle-ci, ne pouvant s’occuper de son neveu, fit appel à Augustine et un réseau de résistants réussit à faire sortir l’enfant de son lieu de détention pour l’emmener à Lyon. La nièce d’Augustine, Magdeleine Frimat-Holzapfel, appelée aussi Lisette, proposa alors d’héberger celui qu’elle appela affectueusement « Petit Claude ». Magdeleine venait d’épouser Ernest Holzapfel (q.v.) et ils étaient tous deux étudiants en médecine. Ils cachèrent leur petit protégé de septembre 1942 à août 1945 et l’aimèrent comme un fils. Mais à la fin de la guerre, la grand-mère de l’enfant vint brusquement le chercher pour l’emmener avec elle en Palestine. Le contact se perdit entre les deux familles, jusqu’au jour où l’une des filles de Magdeleine et Ernest, ayant entendu parler de Petit Claude pendant toute son enfance, lança des recherches. Il fallut presque cinquante ans pour que sauveurs et sauvé se retrouvent enfin, dans d’émouvantes retrouvailles. Magdeleine avait ainsi caché sous son toit pendant la guerre en même temps un réfugié politique allemand et un enfant juif.

    Le 27 octobre 1993, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au Dr Magdeleine Frimat-Holzapfel le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Le progrès de lyon du 23/04/1994Article de presse – Le progrès de lyon du 23/04/1994
    29 juin 2015 09:42:49

    Articles annexes

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