Dossier n°5893 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Julien Azario

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 15/03/1890
Date de décès : 30/03/1972
Profession : Haut fonctionnaire de la Police de Lyon
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Julien Azario
    Pendant la guerre, Julien Azario, haut fonctionnaire de la police de Lyon, fit usage de tous les pouvoirs que lui a décernéit son statut pour venir en aide aux Juifs qui le contactaient ou qui lui étaient présentés après leur arrestation. Il leur procurait de faux papiers et faisait remettre en liberté des Juifs arrêtés. Il n’acceptait aucune contrepartie financière pour ses activités, qui étaient motivées par sa volonté de résister à l’occupation, de s’opposer à la politique du gouvernement de Vichy et un désir sincère de venir en aide aux persécutés. Au nombre des Juifs qui survécurent à la guerre grâce à lui se trouve la famille Binik – le père, la mère et la fille. Ils avaient fui la Belgique et s’étaient installés à Lyon où ils se faisaient passer pour des réfugiés français. Après l’occupation de la ville par les Allemands en novembre 1942, Azario fournit aux Binik de faux papiers ainsi que de fausses cartes d’alimentation les présentant comme des Français d’Algérie. Julien Azario était parfaitement conscient du fait qu’il risquait sa vie en aidant ces Juifs, mais cela ne l’empêcha pas de poursuivre la tâche qu’il s’était fixée.

    Plusieurs membres d’une autre famille, les Boucara, évacués de Strasbourg au début de la guerre avec le reste de la population civile, avaient trouvé refuge chez des parents à Lyon. Jean et André, deux des frères Boucara, furent arrêtés le 14 juillet 1942 alors qu’ils prenaient part à une manifestation contre le régime de Vichy. La police releva leur identité. Vers la fin 1943, à la suite d’une opération de sabotage menée contre des soldats allemands, les autorités d’occupation donnèrent l’ordre à la police de prendre cent otages; les deux frères furent arrêtés. Ils furent présentés à J. Azario qui les fit immédiatement remettre en liberté et leur conseilla de changer de domicile. Ayant ainsi sauvé les deux hommes d’une mort certaine devant le peloton d’exécution, Azario leur donna, ainsi qu’aux autres membres de leur famille, des cartes d’identité qui ne portaient pas la mention « JUIF »; et étaient au nom d’une famille française de Tunisie, les Boucard. Il vint aussi en aide à Esther Cohen et à sa fille en leur donnant de faux papiers. Après la guerre, toutes ces personnes insistèrent dans leurs témoignages sur le fait que Julien Azario avait toujours refusé la moindre rémunération pour ses actions.

    Le 7 novembre 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Julien Azario, le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

    Documents annexes

    Article de Frédéric Dugad sur Julien Azario




    Mis à jour il y a 3 mois.