Dossier n°5934 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1993

Anne-Marie (Gallier) Bigot

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Loches (37600)
    Département : Indre-et-Loire
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, Anne-Marie Bigot vivait à Loches, dans l’Indre et Loire. En juin 1940, ce département, coupé en deux par la ligne de démarcation, devint une zone tampon entre le nord de la France occupé par les Allemands et le sud sous contrôle de Vichy. Anne-Marie était mariée à Arnold Rozenbaum, un juif polonais, et le couple avait deux fillettes. Plusieurs membres de la famille de son mari habitaient Tours, le chef-lieu du département. La ville se trouvait du mauvais côté de la ligne de démarcation tandis que Loches était en zone sud. Après les rafles de juillet 1942 visant les Juifs de Tours et en premier lieu les Juifs étrangers, Anne-Marie aida plusieurs Juifs de sa famille à franchir la ligne de démarcation pour venir se réfugier dans la maison de Loches et en d’autres lieux sûrs. Bien que le Cher, qui faisait office de frontière naturelle entre le nord et le sud, soit patrouillé régulièrement par les Allemands, la jeune femme traversa courageusement la rivière en bateau près de Bourre avec sa belle-soeur, Léa Markiwicz, et sa fille Micheline, âgée de quatre ans. Après cette traversée, qui s’effectua sans encombre, elle prit soin de la mère et de l’enfant jusqu’à la Libération. Environ deux mois plus tard, elle traversa de nouveau la rivière, mais à gué cette fois, avec sa belle-mère, Jenta Rozenbaum. C’était d’autant plus risqué que la vieille dame parlait le français avec un si fort accent polonais qu’il les aurait trahies toutes deux si une patrouille les avait surprises. Une autre belle-soeur avait été arrêtée en juillet 1942; son mari avait réussi à s’enfuir auprès de son frère Arnold à Loches. Myriam, leur fille de quatorze ans qui n’était pas sur la liste des Juifs à déporter, se retrouva seule dans l’appartement des parents à Tours. Dans le même immeuble vivaient les petits Zygier – Annie, treize ans et demi et Jacob, huit ans; eux aussi se retrouvaient seuls, leurs parents et leur grande soeur ayant été déportés. Lorsqu’Anne-Marie apprit la déportation de sa belle-soeur, elle partit chercher sa nièce à Tours. Elle rentra à Loches avec Myriam, les enfants Zygier et un adolescent juif enfui de Paris qui avait demandé de l’aide à Myriam dans la rue en voyant son étoile jaune. Anne-Marie Bigot hébergea les quatre jeunes juifs pendant près de deux ans et s’en occupa avec dévouement. Elle avait donc couru les plus grands risques à plusieurs reprises, à la fois en faisant passer la ligne de démarcation à des Juifs et en cachant des Juifs chez elle.

    Le 22 décembre 1993, Yad Vashem a décerné à Anne-Marie Bigot le titre de Juste des Nations. 

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