Dossier n°5935 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1993

Albert Hougassian

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 06/07/1894
Date de décès : 17/11/1962
Profession : Interprète au quartier général de police

Berthe Gras Hougassian

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 23/04/1926
Date de décès : //
Profession : Employée dans une boulangerie, 16 ans

Makrouhi Hougassian Gaubocdjian

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 19/02/1894
Date de décès : 20/07/1974
Profession : Ouvrière d’usine
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Au début de l’année 1942, la famille Tancman, des Juifs d’origine polonaise, quitta son domicile parisien et partit se réfugier à Lyon, qui se trouvait encore en zone non occupée. Un jour qu’il marchait dans la rue, Albert Tancman vit des policiers français en train d’arrêter des Juifs. Persuadé que c’était le début d’une grande rafle, il se précipita dans le premier magasin venu, une boulangerie. Il n’y avait là que la vendeuse, Berthe Hougassian, âgée de seize ans. Sans hésiter, la jeune fille offrit au fugitif affolé de venir se cacher chez ses parents, Albert et Makrouhi. Il y fut rejoint peu après par sa femme et leur petite Paulette, née en 1937. La famille Tancman vécut cachée dans le modeste appartement des Hougassian et de leurs enfants Berthe et Raymond, qui avait alors douze ans, jusqu’à la libération de Lyon en septembre 1944. Albert et Makrouhi Hagoussian étaient d’origine arménienne; le souvenir de la tragédie qu’avait vécue leur communauté en Turquie, où Albert avait échappé de justesse au massacre, les avait poussés à venir en aide à ces Juifs persécutés. Albert, qui parlait couramment plusieurs langues, travaillait comme interprète au quartier-général de la police. Il se servit de ses relations pour procurer de faux papiers aux Tancman. Les Hougassian traitèrent ces réfugiés arrivés chez eux sans crier gare avec bonté et sympathie, partageant avec eux leur nourriture et s’assurant que la petite Paulette puisse aller à l’école. Dans son témoignage après la guerre, Paulette rapporte qu’elle ne savait plus très bien qui elle était et qu’elle avait du mal à répondre « présente » à l’appel de son faux nom. Pendant toute cette période, les Hougassian firent d’immenses efforts pour que leurs amis ne s’aperçoivent pas de la présence des réfugiés, en revanche, malgré le grand danger, ils laissèrent les Tancman recevoir la visite de membres de leur famille à plusieurs occasions.

    Le 22 décembre 1993, Yad Vashem a décerné à Albert et Makrouhi Hougassian et à leur fille Berthe, le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Documents annexes

    Article de presse - Le progrès du 23/04/1994Article de presse – Le progrès du 23/04/1994
    12 juillet 2015 16:32:40
    Invitation cérémonie Invitation cérémonie
    12 juillet 2015 16:31:31

    Articles annexes

    Aucun autre article